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Quel héritage l'association Act Up a-t-elle légué ?

En 1996, avec l’arrivée de la trithérapie, le sida passe de maladie mortelle à maladie chronique. L’action d’Act Up s’amenuise alors. Poursuite de la recherche, accès des pays du Sud aux traitements, suivi des malades… Le combat n’est pas pour autant terminé.

Sorti en salles mercredi 23 août, 120 battements par minute de Robin Campillo, revient sur les années de lutte d’Act Up en faveur de la reconnaissance et de la prise en charge des malades du sida. Après des années glorieuses et bruyantes, pendant lesquelles l’association a bouleversé les codes du militantisme en France, les opérations coup de poing se font aujourd’hui moins nombreuses. Dans un entretien à Libération, Gwen Fauchois, militante à Act Up entre 1992 et 1997, l’explique par « la perte des forces vives » de l’association après des années de lutte.

Une centaine de militants toujours actifs

Réduite à une centaine de militants aujourd’hui, Act Up reste néanmoins active en France, 28 ans après sa création. L’association a paradoxalement souffert au début des années 2010 de l’aboutissement de certaines de ses revendications, telles que la reconnaissance du mariage pour tous ou des droits des personnes transsexuelles. Placée en redressement judiciaire à l’été 2014, Act Up est sauvée de justesse par le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris, qui lui accorde un plan de remboursement de ses créances sur plusieurs années.

Arrivé à sa tête en 2015, l’activiste Mikaël Zenouda est à l’initiative de deux axes de travail. Dans un premier temps, il s’agira pour l’association de faire davantage de prévention, notamment au travers de son site ReActup. Dans un second, de gérer la permanence « Droits sociaux », en suivant des demandes de logement ou de couverture santé de malades du sida. La Mairie de Paris a également convié Act Up à participer à son initiative « Paris sans sida 2030 ». Une ligne visiblement moins ostentatoire pour l’association, dont les actions choc durant les années 1990 n’en finissent pas d’inspirer d’autres mouvements.

Le style Act Up perdure

Au mois de juillet dernier, au milieu de fumigènes roses, c’est le Comité de luttes et d’actions queer qui déployait une banderole noire sur le pont des Arts, à Paris : « Macron affame les migrants. » Les actions de l’association de lutte pour l’environnement Greenpeace, déjà active à la grande époque d’Act Up, ont également fait perdurer le genre. En 2013, un de ses militants suspend une tente à la tour Eiffel pour réclamer la libération de 28 militants et deux journalistes détenus en Russie. Cette année, l’élection présidentielle a aussi donné des idées à l’organisation, qui réitère l’expérience pour lutter contre le Front national, déployant une large bannière de 30 mètres de long au niveau du premier étage de la Dame de fer : « Liberté, égalité, fraternité. #Resist. »

Ce qu’il reste des années Act Up, finalement, c’est une façon de concevoir l’activisme. Un militantisme visuel et transgressif, qui permettra à la cause d’être identifiée et à son message d’être véhiculé. Le film 120 battements par minute remet au goût du jour ces opérations coup de poing. Et, sans nul doute, en inspirera de nouvelles.

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