De nouvelles recherches de l'ANSM pointent d'éventuels effets neurotoxiques dus à la présence d'aluminium dans les vaccins. Quelle est cette substance qui interroge?
La présence d'aluminium dans la plupart des vaccins est-elle dangereuse? Une étude révélée ce vendredi par Le Parisien relance le débat. Ce rapport, rédigé par le conseil scientifique de l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, souligne la dangerosité de cette substance dans les vaccins, "même à faible dose". Les chercheurs ont observé que l'aluminium pouvait provoquer des effets neurotoxiques sur des souris, comme la myofasciite à macrophages. Problème: ces recherches nécessitent "des approfondissements", précise l'ANSM Jusqu'ici, aucune étude scientifique n'a permis d'établir ce lien.
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Les sels d'aluminiums sont depuis quelques mois dans la ligne de mire d'associations et de familles, persuadées que l'autisme de leurs enfants a été causé par la vaccination. Quel est le rôle de l'aluminium? Peut-il être remplacé? Cette étude prouve-t-elle sa dangerosité? Le professeur Daniel Floret, pédiatre et président du Comité Technique des Vaccinations, répond aux questions de L'Express.
A quoi sert l'aluminium dans les vaccins?
Certains vaccins, notamment à base de virus vivants atténués, n'ont pas besoin d'adjuvant. L'aluminium est ainsi indispensable à l'efficacité des vaccins "inactivés" [contenant des agents infectieux qui ont été tués par un produit chimique]. Il sert à renforcer notre réponse immunitaire et à la rendre durable sur le long terme. Sans cet adjuvant, dans les vaccins contre le tétanos par exemple, nous ne serions protégés que quelques mois, voire quelques années. Nous serions alors obligés de nous faire vacciner plusieurs fois.
L'aluminium peut-il être remplacé par d'autres adjuvants?
Les sels d'aluminium sont utilisés dans les vaccins depuis les années 1920. Leur rôle est prouvé scientifiquement, mais ils pourraient en théorie être remplacés. Il existe des alternatives à l'aluminium, qui nécessitent d'autres recherches. L'Institut Pasteur avait notamment travaillé sur le phosphate de calcium. Cet adjuvant était fonctionnel, mais on ne pouvait pas certifier qu'il était aussi efficace que l'aluminium, ni qu'il était mieux toléré. Le phosphate de calcium a été abandonné en 1984 pour des raisons industrielles, suite à la fusion de l'Institut Pasteur avec l'Institut Mérieux, qui n'a voulu produire qu'un seul type de vaccin.
Gros plan sur la main d'un employé de l'institut Pasteur à Paris
afp.com/Bertrand Guay
Il y a aussi les adjuvants à base de squalène. C'est un lipide dissout dans l'eau, donc un produit un peu plus naturel. Il est utilisé pour certains vaccins antigrippaux, comme la grippe A. Il serait possible de l'introduire à la place de l'aluminium, pourquoi pas, mais ce seront alors de nouveaux vaccins. Les essais cliniques censés prouver leur efficacité et une bonne tolérance chez l'homme prendraient des années.
L'aluminium est l'adjuvant le plus utilisé au monde. Pourquoi est-il aussi prisé?
Les scientifiques considèrent que l'aluminium est très efficace, il n'y a aucun doute là-dessus. Les recherches visant à trouver d'autres adjuvants ne sont pas faites pour remettre en cause leurs effets, mais pour avoir une meilleure efficacité des vaccins.
Les bénéfices de l'aluminium l'emportent-ils sur leurs risques supposés?
Il n'y a pas photo, la balance est positive. Tout le monde considère que l'aluminium est bien toléré, et les risques de ces autres adjuvants restent incertains. Nous savons par exemple que les adjuvants à base de squalène ne sont pas bien tolérés puisqu'ils provoquent des réactions locales, comme des rougeurs ou des douleurs au niveau des points d'injection. Les effets secondaires pourraient être bien plus importants.
Avec cette nouvelle étude, les recherches scientifiques sont-elles suffisantes pour établir un lien entre l'aluminium et l'apparition d'effets indésirables sévères?
Actuellement, nous ne pouvons toujours pas le certifier, même avec cette étude de l'ANSM. Nous n'avons pas de preuves, nous avons besoin de plus d'études. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il sera impossible de le certifier. La myofasciite à macrophages est une maladie neurologique, il faudrait donc réaliser des biopsies sur des patients malades, mais aussi non malades. Cela pose un problème éthique. De plus, la myofasciite n'a été observée qu'en France, alors que les autres pays comme l'Allemagne ou l'Angleterre disposent des mêmes vaccins à l'aluminium. Cela reste troublant.
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