Deux chercheurs français pensent avoir trouvé une cause anatomique potentielle de la dyslexie.
S’ils sont dans le vrai, c’est un grand pas pour des centaines de millions de personnes. Deux chercheurs français pensent avoir trouvé une cause anatomique potentielle de la dyslexie, cette altération de la lecture et de l’écriture qui peut engendrer de grandes difficultés d’apprentissage et de repérage dans l’espace. La clef de ce mal, partagé par plus de 700 millions de personnes, selon l’Organisation mondiale de la santé, serait cachée dans les yeux. Selon Albert Le Floch et Guy Ropars, physiciens à l’université de Rennes (Ille-et-Vilaine) qui publient ce mercredi le fruit de leurs découvertes dans la revue de référence « Proceedings of the Royal Society B », la dyslexie découlerait d’une symétrie trop parfaite des centroïdes de la tache de Maxwell.
Chaque œil compte une tache de Maxwell. En principe, la tache de l’œil directeur est circulaire, celle de l’autre œil est plus écrasée. Les centroïdes sont de minuscules récepteurs qui captent la lumière, sauf la lumière bleue. Chaque tache donne une image de ce que voit la personne. Une image sera stockée par le cerveau, l’autre sera une image fantôme, dont le cerveau ne tiendra pas compte. Chez les personnes souffrant de dyslexie, ces zones sont symétriques, en forme comme en emplacement. Elles produisent la même image en miroir, et le cerveau, privé d’œil directeur, ne sait laquelle choisir.
Pourquoi les dyslexiques confondent le « b » et le « d »
« L'asymétrie est nécessaire pour éliminer l'image miroir, qui empêche une lecture normale si elle persiste comme chez les dyslexiques », explique Guy Ropars à l’AFP. A Ouest-France, les deux chercheurs ont donné un exemple : en regardant la lettre « b », « votre œil directeur va parfaitement l’imprimer dans une partie de votre cerveau tandis qu’une image inversée fantôme, donc un « d », sera stockée dans une autre partie. Mais le cerveau ne tiendra pas compte de cette lettre fantôme ». Un « b », donc. Alors que le cerveau de la personne dyslexique ne saura pas choisir entre le « b » et le « d ».
Les pupilles de 60 étudiants auscultées
Les chercheurs ont étudié les pupilles de leurs étudiants, 30 dyslexiques et 30 non dyslexiques. « Pour les enfants et pour les adultes, l'asymétrie offre une nouvelle méthode de diagnostic relativement simple », a estimé Guy Ropars. D’autant que si les conclusions de l’étude pouvaient s’élargir à une cohorte plus large, et être ainsi confirmées, une réponse simple pourrait être apportée à la dyslexie au moyen d’une sorte de lampe stroboscopique à LED.
Mais le traitement de ce désordre cérébral peut-il être si simple alors qu’on sait -au moins une certitude- qu’il existe plusieurs formes de dyslexie, causées par différents déficits ?
En décembre 2013, par exemple, des chercheurs belges de l'université catholique de Louvain avaient expliqué, dans un article paru dans la revue spécialisée Sciences, que la dyslexie résultait d'une mauvaise connectivité entre deux régions du cerveau, perturbant la zone cérébrale qui assure le traitement des sons. Selon eux, une solution pouvait résider dans l’envoi d’impulsions électriques dans la zone faible, pour la stimuler.
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