
De la prise en charge de la douleur à la prévention des complications, le suivi de la grossesse des Françaises s’améliore, malgré une présence accrue de facteurs de risque.
Entretiens de préparation, dépistage, prise en charge… La prise en charge des femmes enceintes s’améliore en France. D’après l’enquête périnatale, réalisée par l’Inserm et la Drees, leur suivi se rapproche de plus en plus des recommandations officielles.
Les facteurs de risque persistent au cours de la grossesse… mais d’après le rapport remis ce 11 octobre, les améliorations sont nombreuses. Seule ombre au tableau : de mauvais réflexes qui persistent du côté des professionnels de santé comme des patientes.
Trop de tabac
Premier point faible : trop de femmes fument pendant la grossesse. Une sur cinq garde cette mauvaise habitude au cours de la gestation. Soit autant qu’en 2010, et ce, malgré les alertes répétées des autorités sanitaires. En effet, exposer le fœtus à la fumée de tabac favorise complications et fausses couches.
« On démarre déjà avec un cadre peu favorable, concède Béatrice Blondel, qui a coordonné l’étude. La proportion de femmes fumeuses avant la grossesse n'a pas changé depuis 2010. On constate ensuite que les arrêts ne sont pas plus nombreux. » Le sevrage est d’autant plus difficile que seule une parturiente sur deux a reçu des conseils sur sa consommation de tabac.
Au-delà du comportement, les femmes elles-mêmes présentent davantage de facteurs de risque par rapport à 2010, date de la dernière enquête de ce type. « Le contexte général fait que la vie féconde des femmes démarre plus tardivement, explique Béatrice Blondel à Pourquoi Docteur. La durée de la scolarité, le temps avant d'obtenir un emploi stable ou d’être en couple stable s'allonge. »
Ainsi, une future mère sur cinq est âgée de plus de 35 ans, contre 19 % en 2010. Là encore, un âge maternel tardif augmente le risque de complications. Plus inquiétant, l’IMC des femmes enceintes ne cesse d’augmenter. 12 % d’entre elles sont obèses et 20 % en surpoids. Et la situation dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) est encore pire.
Le respect des règles
Les disparités territoriales s’appliquent aussi aux professionnels de santé. 28 % des femmes ont bénéficié d’un entretien prénatal précoce… mais ce taux varie fortement selon le lieu où se déroule la grossesse.
Béatrice Blondel avance deux raisons à cela : les femmes ne sont pas toutes intéressées par ce service. Et « il est difficile d’organiser un tel entretien, souligne-t-elle. On voit que cela dépend fortement des régions, de la façon dont l’entretien est organisé et de la disponibilité des femmes pour s’y rendre. »
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