En ce mois de novembre 2017, l’Agence de la biomédecine lance un appel aux dons d’ovocytes et de spermatozoïdes. Objectif : répondre aux besoins des couples confrontés à une infertilité médicale. Si cet appel est lancé c’est bien sûr que le nombre de dons est très largement insuffisant.
Pour y faire l’Agence de la biomédecine, aux côtés des professionnels de santé et des associations, vient de lancer sa nouvelle campagne nationale d’information et de recrutement. Elle a débuté il y deux jours à peine s’achèvera le 26 novembre 2017.
Pourquoi une telle campagne ? Parce que chaque année, ils sont près de 3 500 nouveaux couples souffrant d’une infertilité médicale à s’inscrire pour bénéficier d’un don de gamètes. Une démarche à la fois éprouvante et porteuse d’espoir qui, bien souvent, représente la dernière étape d’un long parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP). Sauf qu’aujourd’hui on manque toujours cruellement de donneurs et de donneuses, notamment parce que le public ne connaît pas encore suffisamment l’existence du don de gamètes et ses modalités.
TawnyNina/Pixabay
Dons d’ovocytes et de spermatozoïdes : chiffres et objectifs
En 2015, 540 femmes ont donné des ovocytes (+8 % vs 2014) et 255 hommes ont donné des spermatozoïdes (+7 % vs 2014), permettant ainsi la naissance de 1 227 enfants1.
Cependant, il reste difficile de satisfaire tous les besoins et les délais d’attente sont parfois encore trop longs pour bénéficier d’un don. L’Agence de la biomédecine estime que pour atteindre l’équilibre et prendre en charge l’intégralité de ces couples infertiles, il faudrait au total chaque année 1 400 dons d’ovocytes et 300 dons de spermatozoïdes, tout en diversifiant les origines géographiques des donneurs.
La nouvelle campagne sur le don de gamètes, initiée par l’Agence de la biomédecine, a pour but de sensibiliser de potentiels donneurs avec la diffusion de 3 spots sur des radios nationales, une série de 10 chroniques sur des radios régionales, des bannières animées sur internet et la projection de 2 films d’animation en bandes-annonces au cinéma.
L’ensemble de ce dispositif oriente les donneurs potentiels vers les sites www.dondovocytes.fr et www.dondespermatozoides.fr qui indiquent les coordonnées du centre de don le plus proche et répondent aux principales questions qu’un futur donneur peut se poser.
Devenus parents grâce à un don d’ovocytes ou de spermatozoïdes, ils témoignent
20 couples devenus parents grâce à un don de gamètes se sont exprimés sur leurs parcours lors d’entretiens conduits entre 2015 et 2017 par l’Agence de la biomédecine.
Comment gérer le désir d’enfant, les échecs et l’attente d’un don ? Comment parler du don avec leurs proches, puis avec l’enfant ? Quels liens tisseront ils avec leur(s) enfant(s) ? Autant de questionnements et d’appréhensions pour ces hommes et ces femmes confrontés à l’infertilité qui laissent place à un très grand bonheur lorsque leur projet parental a la chance de se concrétiser.
Leur expérience du recours au don de gamètes est ponctuée par 3 étapes clefs :
– Une décision forte, un nouvel élan. Avant d’être une nouvelle étape, le don de gamètes vient clore un chapitre douloureux, celui de l’infertilité et de son acceptation. Il est donc perçu par ces couples comme un acte qui répare, une nouvelle chance. Pour autant, la phase de réflexion sur les implications d’un tel don demeure nécessaire à l’élaboration d’un nouveau projet parental. Celui-ci est vécu comme un moment fondateur de l’histoire du couple.
– Un parcours médical qui éprouve et qui construit. Le temps des traitements est vécu différemment par les femmes, en fonction de la prise en charge médicale mise en œuvre et de leur parcours antérieur. Rétrospectivement, les couples interrogés évoquent une expérience qui renforce et qui fait évoluer en tant que couple et en tant que parent ; chacun trouvant sa place dans ce projet à deux.
– Une parole libératrice et porteuse d’espoir. Comment en parler, avec qui, à quel moment l’aborder avec l’enfant… La question de la parole autour du don est centrale dans les témoignages. Si le sujet est sensible et reste intime au début du processus, les couples ressentent ensuite le besoin d’intégrer leurs proches dans leur histoire. En parler avec l’enfant dès que possible devient, à terme, une évidence pour tous les parents interrogés. En parler, c’est aussi pour eux partager leur expérience et leur espoir avec d’autres couples éprouvés comme ils l’ont été.
Qui sont les potentiels donneurs ? Trentenaires et solidaires
Selon une enquête conduite par l’Agence de la biomédecine avec le soutien des centres de dons auprès de 455 candidat(e)s donneurs :
– La majorité est trentenaire : 61 % des femmes candidates sont âgées de 32 à 36 ans et 51 % des hommes de 32 à 38 ans.
– La solidarité est leur moteur : c’est l’empathie pour un proche touché par un problème d’infertilité qui les a conduit à vouloir donner (2/3 des femmes, 3/4 des hommes).
– Un acte de générosité « évident » pour 90 % des femmes et 81 % des hommes.
– Une démarche assumée : 79 % des femmes et 61 % des hommes ont informé leurs proches de leur démarche de don.
Sujet pouvant pour intéresser : La fertilité des femmes altérée par le travail de nuit ?
La fertilité des femmes est-elle altérée par le travail de nuit et plus généralement par certaines conditions de travail difficiles ? Oui affirment aujourd’hui des scientifiques de l’Ecole de Santé Publique de Harvard et ce dans le cadre d’une étude menée sur 473 femmes en demande d’un traitement pour la fertilité. Ses résultats ont été rendus publics en février dernier dans la revue spécialisée « Occupational and Environmental Medicine.
Avant d’en arriver à cette conclusion les chercheurs ont mesuré plusieurs marqueurs biologiques de la santé reproductive. Puis ils ont demandé à ces femmes de décrire avec le plus de précisions possibles leurs conditions de travail (tâches effectuées, horaires…etc).
Et le constat s’est révélé sans appel : les femmes portant des objets lourds et/ou travaillant de nuit (ou en horaires décalés) avaient plus de problèmes de fertilité que les autres.
C’est ainsi qu’ils constaté chez ces femmes une diminution de nombre d’ovules matures et immatures. Cela s’est particulièrement vérifié chez les femmes en surpoids ou âgées d’au moins 37 ans.
« Ces résultats ont des implications médicales, car les femmes avec moins d’ovocytes matures auront moins d’ovules capables de se développer en embryons viables » ont déclaré les auteurs de l’étude dans leurs conclusions.
Parmi les explications avancées, une possible perturbation de l’horloge interne. Mais d’autres facteurs pourraient aussi entrer en compte pour expliquer cette diminution de la fertilité chez les femmes.
« Cette étude permet d’observer un lien statistique mais pas d’établir un lien de cause à effet, et ses résultats ne peuvent être généralisés aux couples cherchant à concevoir sans assistance médicale » ont-ils ensuite précisé.
http://feminactu.com/2017/11/appel-aux-dons-dovocytes-et-de-spermatozoides/Bagikan Berita Ini
0 Response to "Un appel aux dons d'ovocytes et de spermatozoïdes est lancé par l'Agence de la biomédecine"
Post a Comment