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Un concept de virilité "nocif" qui expose plus les hommes au virus du Sida

Les hommes sont moins susceptibles que les femmes d'effectuer un dépistage du VIH ou d'accéder à la thérapie antirétrovirale et, par conséquent, plus à risque de décéder de maladies associées au sida, selon un rapport d'Onusida du vendredi 1er décembre 2017. Une inégalité que l'Onusida qualifie d'Angle mort tandis que 36,7 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH en 2016, dont moins de 21 millions avaient accès au traitement antirétroviral.

Les hommes plus à risque et moins susceptibles d’être dépistés et traités

Selon le rapport de l'Onusida, moins de la moitié des hommes séropositifs au VIH dans le monde sont sous traitement, contre 60 % des femmes. Les études montrent que les hommes sont plus susceptibles que les femmes de débuter le traitement tardivement, de l’interrompre et d’être perdus au cours du suivi du traitement. « Il existe un angle mort concernant les hommes : les hommes n’utilisent pas les services destinés à la prévention du VIH ou au dépistage du VIH, et ils n’ont pas accès au traitement de la même manière que les femmes » déclare Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'Onusida, dans le rapport l'Angle mort.

Notamment en cause, l’usage des drogues : environ 80 % des 11,8 millions de personnes qui s'injectent des drogues sont des hommes, parmi lesquels la prévalence du VIH dépasse 25 % dans de nombreux pays. Chez ces personnes, l’utilisation du préservatif est presque invariablement faible et l’usage de matériel stérile peut varier de 90 % en Ukraine à seulement 35 % aux Etats-Unis.

Un concept de virilité « nocif »

Mais le plus gros problème est culturel : selon le rapport de l’Onusida, les hommes évitent les soins et contrôles de santé par rapport aux femmes, entraînant des diagnostics à des stades plus tardifs. En Ouganda, certains hommes ont ainsi déclaré préférer éviter de connaître leur état sérologique car ils associaient la séropositivité au VIH à l’émasculation. Une étude menée en Afrique du Sud a d’ailleurs montré que 70 % des hommes décédés de maladies associées au sida n’ont jamais cherché à soigner le VIH. « Le concept nocif de la virilité et des stéréotypes masculins créent les conditions pour transformer la sexualité sans risques, le dépistage du VIH et le suivi du traitement, ou même simplement le fait d’avoir une conversation sur la sexualité en véritables défis pour les hommes » s’inquiète M. Sidibé. « Mais les hommes doivent prendre leurs responsabilités. Cette provocation coûte des vies ». Cependant, le rapport souligne les difficultés particulières auxquelles les hommes vivant dans les populations clés sont confrontés pour avoir accès aux services de VIH, parmi lesquelles la discrimination, le harcèlement et le refus des services de santé.

Selon le rapport, en Afrique Centrale et de l’Ouest, une région qui lutte pour riposter efficacement contre le VIH, seuls 25 % des hommes séropositifs au VIH ont accès au traitement. Dans la même région, plus les hommes avancent en âge, moins ils utilisent des préservatifs avec un partenaire occasionnel, les rendant plus susceptibles d'être séropositifs. Ainsi, 50 % des hommes âgés de 40 à 44 ans et 90 % des hommes âgés de 55 à 59 ans y ont déclaré ne pas utiliser de préservatif.

Des espoirs d’anéantir le virus qui risquent d’être « anéantis » par excès de « complaisance »

L'Onusida déplore d'autre part la diminution de l'utilisation du préservatif en Australie, en Europe et aux Etats-Unis. "Si nous laissons la complaisance s'installer, le VIH va s'implanter et nos espoirs de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 seront anéantis", a déclaré Michel Sidibé, directeur de l'Onusida. Les Nations unies ont fixé cette échéance pour mettre fin à l'épidémie de sida dans le monde selon le fameux objectif du 90-90-90.

Le rapport exhorte les programmes sur le VIH à faciliter l’utilisation des services de santé par les hommes, notamment par la prolongation des heures ouvrables, l’information en pharmacies, l’implication des hommes dans leurs lieux de travail et leurs loisirs et l’utilisation de nouvelles technologies de communication telles que les applications sur téléphone mobile. Il souligne enfin le besoin de donner accès dès l’enfance à une éducation sexuelle adaptée, basée sur les droits de l’homme et l’égalité des sexes, afin de promouvoir des relations et un comportement sains pour tous.

Avec AFP

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