La ministre Agnès Buzyn s'est prononcée en faveur d'un meilleur remboursement des perruques pour patientes et patients atteints de cancer, leur reste à charge étant trop important. Une pétition lancée récemment demandait en effet à ce que cette mesure promise par le troisième Plan Cancer soit mise en place au plus vite.
La perte des cheveux est sûrement l'un des moments les plus redoutés d'un traitement contre le cancer. Aussi appelée alopécie, elle est habituelle dans les deux ou trois semaines suivant la plupart des chimiothérapies et après une radiothérapie du crâne. Si dans l'immense majorité des cas, elle est temporaire, certaines femmes éprouvent le besoin de choisir une perruque ou un turban avant la perte de cheveux. Sur ce sujet, l'Institut national du cancer (Inca) a publié toute une gamme de renseignements, dont les endroits pour les acheter et le prix moyen déboursé par les patientes. Ainsi, en matière de coût, la nature des cheveux utilisés est déterminante : cheveux naturels ou synthétiques ?
« Les premiers prix des perruques « prêt-à-porter » en fibres synthétiques tournent autour du forfait remboursé par l'Assurance maladie (125 euros) et peuvent atteindre 600 euros environ (selon le type de montage : machine ou main). Le prix des perruques en cheveux naturels démarre quant à eux autour de 700 euros et peut atteindre plusieurs milliers d'euros pour une perruque faite à la main, sur mesure. », explique l'Inca. Si un supplément peut être remboursé par une assurance, ce remboursement est extrêmement variable selon le type de contrat souscrit. C'est pourquoi, de l'aveu même de l'Inca, « certaines femmes rencontrent des difficultés à financer leur perruque. »
« Il y un problème de reste à charge »
Interrogée le 21 juin sur le sujet lors d'une interview à la chaîne CNews, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, ancienne présidente de l'Inca, a affirmé vouloir faire un pas dans ce sens. « Bien sûr, c’est une mesure que j’ai rédigée moi-même quand j’ai écrit le plan cancer pour le gouvernement précédent. », a-t-elle affirmé, avant d'ajouter : « on s’était aperçu qu’on avait un problème de reste à charge et que les femmes étaient obligées de dépenser beaucoup pour leur perruque malgré un forfait de prise en charge. » La ministre a fait savoir qu'elle avait saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) dans ce but, l'agence devant déterminer les caractéristiques d’une perruque pour qu’elle soit remboursée.
La ministre a été invitée à se prononcer sur ce sujet à la suite d'une récente pétition de l'association « Rose » adressée à Emmanuel Macron. Les auteurs demandent ainsi à ce que cette promesse du Plan Cancer 3 de "doubler" le remboursement des perruques pour les femmes atteintes de cancer et frappées d'alopécie soit tenue. « Les tarifs des prothèses capillaires sont majoritairement supérieurs au montant du remboursement par l’Assurance maladie obligatoire. Il est nécessaire de revaloriser le tarif de remboursement afin de réduire le reste à charge pour les personnes atteintes de cancer. », indique la brochure de ce Plan dans la partie dédiée à « préserver la continuité et la qualité de vie ».
L'association Rose avait lancé le débat
« Le prix moyen d’une perruque respectueuse des problèmes spécifiques des malades en traitements, atteint les 450 euros. Le « reste-à-charge » pour les femmes est important. Bien des patientes fragilisées financièrement par le cancer doivent se résoudre à choisir une perruque peu adaptée ou irritante. », précise ainsi la pétition, ses auteurs regrettant que « le remboursement n’a pas évolué, toujours bloqué à 125 euros. » Une mesure très attendue aux yeux de certaines patientes pour qui « une perruque n'est pas un accessoire futile. » Celle-ci leur permettant « de ne pas rester confinées dans la sphère privée mais de demeurer dans l’espace public. De sortir, simplement, la tête haute. »
L'association espérait que cette pétition, lancée sur les réseaux sociaux avec le mot clé « tête haute », regroupe 10 000 signataire pour que cet engagement pris par l'Etat devienne réalité et que le dossier soit examiné avant octobre prochain, mois de l'opération annuelle « Octobre Rose ». Après la réponse d'Agnès Buzyn, celle-ci a réagi sur Facebook, indiquant que « la démocratie sanitaire ce ne sont pas des vains mots. ». A noter qu'en 2018, elle a également lancé une pétition en ligne pour les femmes atteintes d'un cancer hormono-dépendant afin que le remboursement d’au moins un traitement sans hormone de la vaginite atrophique (ovules, gels et gélules) devienne un droit concret.
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