Après s’être longtemps fait désirer, Emmanuel Besnier, le très discret P-DG de Lactalis, s’explique ce jeudi, devant une commission d’enquête parlementaire sur sa gestion de l’affaire du lait infantile contaminé aux salmonelles fin 2017, dont voici les dates-clés.
2 décembre 2017 : premier rappelPremier rappel de lots de boîtes de lait infantile fabriqué par Lactalis dans son usine de Craon (Mayenne) après la contamination de 20 bébés par des salmonelles.
10 décembre : retrait massif
Retrait massif des laits infantiles fabriqués à Craon après cinq nouveaux cas de salmonellose. Lactalis assure avoir détecté la « cause probable » de la contamination. Le ministère de la Santé exige des « mesures correctives » avant toute reprise de production sur le site à l’arrêt depuis le 8 décembre.
18 décembre : premières plaintes
Une première plainte contre Lactalis est déposée par le père d’un bébé pour « mise en danger de la vie d’autrui ». L’association UFC-Que Choisir porte également plainte pour tromperie. De son côté, l’autorité sanitaire Santé Publique France identifie 31 nourrissons victimes de salmonellose entre août et décembre 2017, après consommation de produits Lactalis. Tous ces bébés se sont ensuite rétablis.
21 décembre : rappel étendu
La liste des lots retirés s’allonge : Lactalis rappelle tous les produits infantiles fabriqués à Craon depuis le 15 février 2017. La contamination dans l’usine s’explique par des « travaux réalisés au cours du premier semestre 2017 », selon l’entreprise. Mais le site avait déjà subi une contamination à la salmonelle en 2005.
22 décembre : ouverture d’une enquête
Le parquet de Paris ouvre une enquête pour « blessures involontaires », « mise en danger de la vie d’autrui », « tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine » et « inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit » préjudiciable à la santé. Cinq sites de Lactalis, dont le siège et l’usine de Craon, seront perquisitionnés le 17 janvier.
3 janvier 2018 : contrôle mis en cause
Le « Canard Enchaîné » affirme qu’un contrôle sanitaire de l’usine de Craon n’avait rien détecté en septembre 2017. Le ministère de l’Agriculture se défend : l’inspection ne portait pas sur le lait en poudre.
9-10 janvier : failles dans les rappels
Les enseignes Leclerc, Auchan, Système U, Carrefour et Casino reconnaissent avoir continué à vendre du lait infantile de Lactalis malgré les rappels. Convoquée par le ministre de l’Économie, la grande distribution s’engage à mettre en place un contrôle plus rigoureux en cas de rappel de produits.12 janvier : des centaines de plaintes
Le scandale s’étend hors de France avec un bébé espagnol victime des salmonelles de l’usine de Craon. Une association annonce des « centaines » de plaintes de parents en France contre le groupe. Deux jours plus tard, Emmanuel Besnier, le secret P-DG de Lactalis, sortira du silence : il promettra d’indemniser les familles de victimes.
24 janvier : enquête parlementaire
Une commission d’enquête parlementaire est instaurée. Le groupe familial non coté en Bourse s’engage à plus de transparence.
1er février : deux épidémies
Selon l’Institut Pasteur, le lait infantile produit à Craon est à l’origine de deux épidémies de salmonellose : l’une en 2005 avec 146 bébés touchés et l’autre en 2017 avec 37 cas.
14 février : nouvelle salve de plaintes
Nouvelle salve de plaintes de la part d’une trentaine de familles et de l’association de consommateurs Foodwatch.
15 mars : les leçons des sénateurs
Les sénateurs tirent les leçons de l’affaire avec 17 propositions pour améliorer les contrôles sanitaires et procédures de retrait de produits.
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