Le nombre de violences sexuelles au cours des études de médecine à l'encontre des étudiantes est très important selon une étude menée par une doctorante. Six étudiantes en médecine sur dix ont déclaré avoir déjà subi des violences sexuelles.
Dans une thèse de médecine intitulée "Violences sexuelles au cours des études de médecine", la doctorante Line Zou Al Guyna met en lumière le nombre important de violences sexuelles à l’encontre des étudiantes en médecine mais également une "forme de harcèlement 'du quotidien' particulièrement fréquente, répétée, et banalisée", écrit-elle.
Depuis les révélations dans le milieu du cinéma américain où le producteur Harvay Weinstein harcelait sexuellement des femmes et la campagne mondiale #MeeToo, les femmes sortent du silence dans tous les secteurs de la société : politique, médias et maintenant médecine.
"Notre travail met en évidence la forte prévalence des violences sexuelles au cours des études de médecine en Île-de-France". Selon l’étude de Line Zou Al Guyna, environ 60 % des étudiantes (et 11 % des étudiants) en médecine en fin d’externat subissent des violences sexuelles. "Les harceleurs/agresseurs ciblent fréquemment les personnes nouvelles dans une équipe, qui ne disposent pas encore d’appuis et ne savent pas encore comment l’endroit fonctionne", explique-t-elle dans sa thèse.
L'esprit carabin dénoncé
2 208 étudiants externes d’Île-de-France ont participé à l’enquête par questionnaire nommé "L’esprit carabin au cours des études de médecine". Résulats : 25,2 % des externes déclaraient avoir vécu au moins une situation de harcèlement sexuel et 11,6 % une situation d’agression sexuelle. Parmi les étudiants en fin de second cycle, la prévalence des violences sexuelles était particulièrement forte : 45,1 % pour l’ensemble des étudiants, et 61,9 % chez les femmes.
Originalité de l’étude : le questionnaire était basé sur des dessins représentant des situations d’agression ou de harcèlement sexuels. "Cela permet d’identifier des victimes qui ne se reconnaîtraient pas comme telles dans un questionnaire classique utilisant seulement du texte", explique Line Zou Al Guyna.
La doctorante espère maintenant que son travail contribuera à susciter la mobilisation de l’ensemble des personnes concernées "pour que les futures générations de soignantes et soignants puissent apprendre leur métier dans des conditions qui les protègent des violences sexuelles", conclut-elle.




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