
Pas de langue de bois chez Aurore, 39 ans, maman de deux enfants de 17 et 11 ans.
"Oui, j’ai toujours été en surpoids, mais ça ne m’a jamais dérangée. Je ne me suis jamais sentie différente, je n’ai jamais eu de problèmes dans mes relations amicales ou amoureuses." Pourtant, les kilos ont fini par devenir très embarrassants. Pas d’un point de vue esthétique, mais médical.
Retour sur son parcours: jusqu’en 2008, tout se passait bien. Elle avait eu une fille en 2002, après une grossesse classique. Elle avait tout de même pris 30 kilos, en partant d’un gabarit de 70 kilos pour 1,55 mètre. "Avant ma grossesse, je n’étais pas obèse, mais j’étais un peu en surpoids", analyse-t-elle, lucide.
Elle accouche d’un beau bébé… et les kilos restent là. Pas grave, Aurore est heureuse. En 2008, elle tombe de nouveau enceinte, et s’aperçoit de cette grossesse au bout de quelques jours. "Je me connais bien, j’ai tout de suite compris qu’il se passait quelque chose en moi", sourit-elle.
Étant donné qu’elle frôle les 100 kilos, elle est immédiatement prise en charge et on lui fait faire un test de glucose. "J’étais enceinte de 3 semaines et on m’a diagnostiqué un diabète gestationnel…"
Pas de diabétique dans sa famille, elle ne connaît pas grand-chose à la maladie mais comprend dès qu’elle est diagnostiquée que ça allait être compliqué à gérer. "D’autant que je savais que les premières semaines de grossesse étaient cruciales dans la formation du fœtus. J’ai tout de suite arrêté mes mauvaises habitudes, notamment de boire du soda. Mais avec les piqûres d’insuline, j’ai pris direct 10 kilos… puis 17 autres."
Après une grossesse un peu chaotique, son fils naît en bonne santé. Mais le diabète, lui, s’est bel et bien installé. "Ça devenait vraiment galère. Je passais mon temps à me faire des injections d’insuline. Ensuite, on m’a mis sous médication. J’ai pris 3 grammes de metformine [un anti-diabétique oral, Ndlr] pendant 10 ans… J’avais des effets secondaires, notamment intestinaux, très contraignants."
Aurore pèse à ce moment-là 130 kilos, mais ce n’est pas l’aspect esthétique qui la dérange le plus. "Je n’en pouvais plus, j’avais l’impression que ce diabète allait m’achever. Il y a dix ans, un médecin m’avait proposé une opération de chirurgie bariatrique pour perdre du poids, mais cette intervention me faisait peur."
La jeune femme ne sent pas en confiance, alors elle préfère refuser. Sauf que les années passent. Le diabète devient insupportable, et son poids ne bouge pas d’un iota.
"Je savais que la seule manière de m’en sortir, c’était de maigrir. Les régimes, j’ai essayé, rien n’a marché durablement. Je me suis donc penchée sur la question de la chirurgie, je me suis beaucoup documentée. Et j’ai fini par consulter des spécialistes à la clinique Saint-Michel à Toulon."
Aurore est éligible à la chirurgie et, le 6 mai dernier, elle est opérée. C’est tout juste trois semaines plus tard qu’elle nous livre son témoignage. Et ce n’est pas de poids qu’elle nous parle. "Je n’ai plus de diabète! Je n’ai plus besoin d’injections d’insuline! Je me surveille chaque jour, mais je n’ai plus de diabète!"
Il faudra presque insister pour savoir si elle a maigri. "Je viens d’acheter une balance. Avant, je n’en avais jamais eu. À quoi bon, je ne voyais même pas mes pieds!", s’amuse-t-elle. En 20 jours, ella a déjà perdu 11 kilos. "Et je n’ai plus de diabète!"
L’épée de Damoclès semble s’être éloignée d’Aurore. Toutefois, elle regarde les choses en face. "Je sais que je vais devoir être surveillée. Il faut que je modifie mes habitudes. Mais une chose est sûre: je n’ai pas l’impression d’avoir faim, malgré le fait que je ne mange vraiment pas beaucoup pour le moment. Attention, ce n’est pas un miracle. Je m’étais bien préparée. Et pour moi, cette opération, c’était celle de la dernière chance. Alors, certes, les repas sont un peu différents. Je dois manger de petites portions, prendre des vitamines en début de repas et bien mâcher. Je n’arrive pas encore à avaler les 1.200 calories par jour, mais je me sens super-bien. Cette intervention m’est réellement bénéfique et nécessaire dans le traitement du diabète… et de l’obésité."
https://www.nicematin.com/sante/je-me-voyais-mourir-deux-femmes-racontent-leur-combat-contre-lobesite-et-la-maladie-388681Bagikan Berita Ini
0 Response to ""Je me voyais mourir...": deux femmes racontent leur combat contre l'obésité et la maladie - Nice-Matin"
Post a Comment