
L’Italie, pays qui affiche jusqu’ici le plus lourd bilan au monde de la pandémie de Covid-19 avec 8 200 morts, surévalue-t-elle le nombre de ses victimes ou le minimise-t-elle, comme l’affirment certains élus du Nord, région la plus touchée?
1. Comment est établi le bilan des décès ?
Dans son rapport bi-hebdomadaire, l’Institut supérieur de la santé (ISS) explique qu’il intègre dans ses statistiques aussi bien les patients morts du Covid-19 que ceux, positifs au coronavirus, mais possiblement morts d’une autre pathologie, une politique qui n’est pas forcément celle d’autres pays.
L’Institut relève une dizaine de pathologies (comorbidités) les plus souvent retrouvées chez les personnes décédées, dont les maladies coronariennes, le diabète, le cancer, l’accident vasculaire cérébral ou l’hypertension. Selon son dernier document en date, basé sur 5 542 patients décédés, 51,2% (dont l’âge moyen est de 78 ans) souffraient d’au moins trois de ces pathologies et 26,1% de deux d’entre elles.
2. Stratégie de diagnostic : quel impact sur le taux de létalité ?
L’Italie a décidé de ne tester que les personnes présentant les symptômes du coronavirus ainsi que leurs proches, un choix qui exclut des statistiques les personnes potentiellement positives mais ne présentant pas ou peu de symptômes.
Cette approche a été critiquée dans les médias car elle tend à surévaluer le taux de létalité du virus (nombre de patients décédés par rapport au total de personnes infectées). Celui-ci est effectivement significativement plus fort en Italie que dans les autres pays, d’environ 10% des cas positifs recensés.
3. La question des décès en Ehpad ou à domicile
D’autres, en particulier des responsables du nord de l’Italie, estiment que le nombre réel de morts est supérieur à celui qui est officiellement annoncé. Selon la Protection civile italienne, qui publie chaque jour le bilan des décès, guéris et malades, de nombreuses situations échappent à son contrôle car les décès attribués au Covid-19 se basent obligatoirement sur les tests effectués.
Ainsi par exemple si vraisemblablement tous les décès en milieu hospitalier sont comptabilisés, il n’en est pas de même dans les maisons de retraite. Si une maison de retraite enregistre un nombre élevé de malades, un vrai foyer de Covid-19, elle alerte les autorités sanitaires qui effectuent des tests sur les personnes contaminées et celles-ci seront donc comptabilisées dans les décès. En revanche, s’il y a juste un ou deux malades, et autant de décès, il n’y aura probablement pas d’alerte des autorités sanitaires, donc pas de tests et ces personnes ne seront pas prises en compte dans le bilan des décès.
Il en va de même pour les personnes décédées à leur domicile sur lesquelles généralement aucun test n’est effectué.
Toutes ces questions en Italie font écho aux interrogations en France sur le nombre réel de personnes contaminées et les décès. Pour l’heure, dans l’Hexagone, les décès en Ehpad ne sont pas pris en compte. Mais un dispositif a été mis en place et devrait permettre de communiquer un bilan des morts en maison de retraite dès le début de semaine prochaine. >> Lire : quelle réalité derrière les chiffres en France ?
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