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Grippe : cinq questions autour d'une campagne de vaccination en pleine pandémie - La Voix du Nord

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Y a-t-il un risque de pénurie ?

Académie de médecine, sociétés savantes de pédiatrie et même des députés de la majorité… On ne compte plus les appels en faveur de la vaccination contre la grippe. Le but : éviter que des malades ne s’ajoutent à ceux du Covid-19 dans les hôpitaux. Mais risque-t-on, en cas de demande trop forte, de pénaliser les plus vulnérables ? Dès septembre, le ministre de la Santé avait tenu à rassurer, en annonçant « 30 % de vaccins en plus que les années précédentes ». Et les pharmaciens, qui sont désormais près de 800 dans le Nord et près de 450 dans le Pas-de-Calais à vacciner contre la grippe, ont été sommés de réserver les doses aux populations ciblées, au moins jusqu’au 30 novembre.

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La liste des personnes ciblées a-t-elle été élargie ?

Non. Environ 1,4 million de personnes dans les Hauts-de-France – les plus de 65 ans, malades chroniques (diabétiques, insuffisants cardiaques, obèses…), femmes enceintes – sont prises en charge à 100 %. Les autres peuvent néanmoins se faire vacciner, pour un coût de 6 à 12€ la dose. Mais faut-il le faire si l’on est jeune et en bonne santé ? «  Le virus arrive en général entre décembre en janvier. Il vaut mieux attendre deux à trois semaines, ce qui laisserait du temps pour voir s’il faut élargir la vaccination », préconise le Pr Jean-Luc Schmit, président du comité de pilotage vaccination Hauts-de-France.

« Le masque ne protège que tant qu’on le met, le vaccin 24h24 »

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Les gestes barrières suffisent-ils à se prémunir de la grippe ?

La moindre sévérité de l’épisode grippale qui se termine dans l’hémisphère sud peut inciter à le croire. Mais «  la grippe est un virus fantasque », prévient le Pr Schmit. «  Le masque ne protège que tant qu’on le met, le vaccin 24h24 ».

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J’ai eu le covid, est-ce que je peux me faire vacciner ?

On le sait, les vaccins n’ont pas la cote aux yeux des Français qui ne sont que 59 % à se dire prêt à se faire inoculer celui contre le covid s’il existait. Alors, ceux qui en ont souffert se posent la question, d’autant plus s’ils en gardent des séquelles. Le Pr Schmit se veut rassurant : «  Nous n’avons pas d’éléments pour penser qu’elles affectent l’immunité ». Attention cependant si vous pensez être en train de faire la maladie ou en phase d’incubation. «  Comme pour tout vaccin, il faut d’abord régler ce problème-là ». Si vous êtes cas contact, il est recommandé, même en l’absence de symptômes ou en cas de test PCR négatif, d’attendre 14 jours.

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Comment faire la différence en grippe et covid ?

Ce sera le grand défi des professionnels de santé lorsque la grippe va arriver, d’où « l’intérêt de se faire vacciner pour ne pas démultiplier les tests PCR », insiste le Pr Schmit. Même s’il reconnaît que certains signes ne trompent pas. « La grippe se caractérise par des symptômes d’apparition très brutale et une incubation beaucoup plus courte, de l’ordre de 48h. Avec le covid commence souvent avec une fatigue, avant une aggravation progressive. Et contrairement au covid, la grippe n’affecte ni l’odorat ni le goût ».

Désamour régional comme national

En 2019-2020, seuls 47,8 % des sujets à risque de forme grave de grippe, s’étaient fait vacciner en France, respectivement 48,48 % et 49,83 % dans le Nord et le Pas-de-Calais où ces chiffres sont stables ces quatre dernières années. Mais on est très loin de l’objectif de 75 %, ou même des taux de couverture vaccinale atteints il y a encore dix ans, lorsqu’environ 60 % de la population ciblée se faisait vacciner.

Pourtant, la grippe continue à faire des morts. L’hiver dernier, Santé Publique France ne lui en imputait à la mi-mars que sept dans les Hauts-de-France, 88 en France. Mais le bilan global, sans doute pour cause de covid, est toujours en cours de finalisation. En 2018-2019, on en avait recensé 12 300 décès en France, après 17 900 en 2017- 2018, 21200 en 2016-2017…

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