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Covid-19 : l’Ile-de-France et les Hauts-de-France sous-vaccinés ? Ce que disent vraiment les chiffres - Le Parisien

« Qui peut comprendre ? La région Ile-de-France est la plus touchée et la moins vaccinée ! » Vendredi matin sur Twitter, Valérie Pécresse, présidente de la région francilienne, est colère. Elle réclame « que l’Etat change de braquet et donne la priorité aux territoires où il y a le plus d’hospitalisations » liées au Covid-19. Elle rejoint par cette requête son homologue des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui en appelait mercredi à la « solidarité nationale » pour que sa région obtienne plus de doses.

A en croire les deux présidents de région, territoires effectivement éreintés par le Covid-19, comme en témoignent leurs taux d’incidence critiques, Ile-de-France et Hauts-de-France ne sont pas équitablement pourvus en doses de vaccin. « Il nous faut absolument avoir un maximum de doses de vaccin, c’est une question de justice, c’est aussi une question d’efficacité contre ce satané virus », martèle Xavier Bertrand. Un appel entendu par Olivier Véran, qui a annoncé au Parisien que les deux régions bénéficieraient de livraisons supplémentaires.

Pourtant, « les taux de couverture vaccinale dans les Hauts-de-France et en Ile-de-France ne sont pas inférieurs aux autres régions de France. C’est bien souvent le contraire », précise la Direction générale de la Santé.

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Pour démêler le vrai du faux, il convient de s’intéresser au taux de vaccination des publics cibles, en cette troisième semaine de mars, dans chacune des deux régions. Intéressons-nous donc aux 75 ans et plus ainsi qu’au personnel soignant, public cible défini par les autorités sanitaires.

Les résidents d’Ehpad largement primo-vaccinés

En Ile-de-France, 92,94 % des résidents en Ehpad et USLD (unités de soins de longue durée) ont reçu une injection, d’après les données publiées par Santé publique France (SPF) en date du 17 mars. C’est plus que la moyenne nationale, qui se situe elle à 90,4 %. Dans les Hauts-de-France, ce même public est un peu en deçà, avec 87,4 % de bénéficiaires d’une primo-injection en date du 17 mars.

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Sur ce plan, les chiffres donnent plutôt raison à Xavier Bertrand, dont les résidents d’Ehpad et d’USLD sont légèrement moins vaccinés, de l’ordre de 3 %, qu’au national. « La différence avec la moyenne nationale peut s’expliquer par la circulation du virus dans les Ehpad, justifie le ministère de la Santé. En effet, il ne peut y avoir de vaccination dans un Ehpad si le virus y circule. »

Moins de soignants vaccinés qu’à l’échelle nationale

Santé publique France indique que 39,8 % des personnels soignants ont reçu une première injection en Ile-de-France en date du 16 mars. C’est moins que dans les Hauts-de-France, où 45,5 % de ces derniers ont reçu une première dose de vaccin à la même date.

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La moyenne nationale fait, elle, état de 46,2 % de primo-vaccinés chez les soignants. En considérant la seule tranche des soignants, les Hauts-de-France et l’Ile-de-France ont donc effectivement moins de primo-vaccinés que dans d’autres territoires français.

Les plus de 75 ans davantage vaccinés qu’au niveau national

En Ile-de-France, 47,4 % des 75-79 ans ont reçu une première dose de vaccin, d’après les données SPF en date du 17 mars, et 53,3 % de cette même classe se trouvent dans la même situation en région Hauts-de-France. Dans les deux cas, c’est plus qu’au niveau national, où l’on comptabilise 44,1 % de primo-vaccinés pour cette tranche d’âge.

Chez les 80 ans et plus, 49,2 % ont reçu une première dose en Ile-de-France, d’après les données SPF en date du 17 mars. C’est plus que dans les Hauts-de-France (46,1 %). Là encore, dans les deux cas, la moyenne nationale est en deçà (44,7 %) de celles correspondant à chacune des régions.

Deux régions pas vraiment lésées dans la distribution de doses

Penchons-nous maintenant sur l’approvisionnement des Hauts-de-France et de l’Ile-de-France en doses de vaccins. Du 1er au 7 mars, Paris et sa région ont reçu 176 430 doses Pfizer et Moderna, contre 97 620 dans les Hauts-de-France. Du 8 au 14 mars, 118 170 doses des mêmes vaccins ont été attribuées en Île-de-France, contre 67 860 dans les Hauts-de-France. Enfin du 15 au 21 mars, 172 080 doses ont été acheminées en Île-de-France, contre 97 800 dans les Hauts-de-France. Des totaux supérieurs à ce qui était prévu.

Dès le début de la campagne de vaccination, la répartition des doses de vaccin a certes été « proportionnelle à la population cible dans chaque région (plus de 75 ans et professionnels de santé) », justifie la Direction générale de la Santé auprès du Parisien. Mais cette répartition territoriale a déjà pu varier, au cours des semaines précédentes, au gré d’ « une allocation en fonction de l’activité épidémique » que détaille la DGS.

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« Dès la semaine du 1er février, les 147 600 doses qui constituaient la première livraison de Moderna en France ont été réparties entre les régions qui connaissaient alors une forte circulation épidémique (ensuite le vaccin Moderna a été réparti proportionnellement à la population cible), explique-t-elle. De même, l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur ont reçu des dotations complémentaires, notamment début mars. »

Des livraisons de doses qui vont augmenter

La récente grogne de Valérie Pécresse et Xavier Bertrand semble par ailleurs entendue, puisque ces régions, comme d’autres, vont bénéficier de doses supplémentaires, annonce le ministère de la Santé. « Ils ont raison » de demander davantage de doses, a réagi ce dimanche au Parisien le ministre Olivier Véran. Ile-de-France, Hauts-de-France, Normandie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur… Au moins 100 000 doses supplémentaires y seront acheminées dans les quinze jours, en plus des livraisons prévues », promet-il.

Selon un détail communiqué au Parisien par la DGS, l’Ile-de-France bénéficiera de « 43 x 1170 doses » supplémentaires soit 50 310 doses, ce 43 correspondant au nombre de plateaux de doses de vaccins, calculé proportionnellement à la population de la région. Pour les Hauts-de-France « 26 x 1170 doses » supplémentaires seront acheminées. Par ailleurs, « 8 x 1170 doses » seront envoyées dans le département des Alpes-Maritimes et « 9 x 1170 doses » en région Normandie, réparties en 3 x 1170 doses pour l’Eure et 6 x 1170 doses pour la Seine-Maritime. « Les régions à forte activité épidémique (Ile-de-France et Hauts-de-France en ce moment) continueront à recevoir des dotations supplémentaires tant que ces territoires le nécessiteront », promet la Direction générale de la Santé.

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