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Allergies : et si c’était le pollen d’ambroisie, cette plante très présente en Nouvelle-Aquitaine ? - Sud Ouest

Par Jorina Poirot

La floraison des ambroisies, plantes invasives dont le pollen provoque de fortes réactions allergiques, a déjà débuté, notamment dans la région où elle est très présente

Éternuements, démangeaisons, toux persistantes ? Prudence, vous faites peut-être une réaction allergique à l’ambroisie. Cette plante, très allergisante, commence généralement à émettre son pollen courant août, mais des plants sont déjà en fleurs, notamment en Nouvelle-Aquitaine. Quels sont les risques pour la santé ? Pour l’agriculture ? Comment s’en prémunir et que faire en cas de présence dans son jardin ? On fait le point.

Qu’est-ce que l’ambroisie ?

L’ambroisie est une plante invasive originaire d’Amérique du Nord qui s’est rapidement installée sur l’ensemble du territoire français. Elle se développe dans de nombreux milieux tels que les parcelles agricoles, sur les bords des cours d’eau et des routes, ou encore dans les parcs et jardins.

Leur pollen, émis généralement au courant de l’été, provoque de fortes réactions allergiques chez les personnes sensibles. Cette plante est également une menace pour l’agriculture.

De l’ambroisie en début de floraison.
De l’ambroisie en début de floraison.

FREDON Nouvelle-Aquitaine

Où l’a trouve-t-on ?

Il en existe plusieurs espèces : l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia), l’ambroisie trifide (Ambrosia trifida) et l’ambroisie à épis lisse (Ambrosia psilostachya). L’ambroisie à feuille d’armoise est l’espèce la plus répandue en France, notamment dans la région Auvergne Rhône-Alpes.

Répartition de l’ambroisie à feuilles d’armoise en France.
Répartition de l’ambroisie à feuilles d’armoise en France.

Ministère des solidarités et de la Santé.

Mais le Sud-Ouest n’est pas en reste. La Nouvelle-Aquitaine est en effet « la deuxième région la plus touchée de France », indique Aude Mathiot, coordinatrice régionale de la lutte contre les ambroisies et responsables espèces exotiques envahissantes au Fredon Nouvelle-Aquitaine (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles). « On a de gros spots en Charente, en Dordogne, dans le Lot-et-Garonne et dans le sud des Deux-Sèvres. Dans ces départements, la lutte contre cette plante a été rendue obligatoire par des arrêtés préfectoraux, précise la spécialiste. Les Pyrénées-Atlantiques sont en revanche pour l’heure relativement épargnées ».

Le Fredon garde notamment un œil attentif à l’Ambroisie trifide, pas encore développée en région, mais aux frontières, dans le Gers.

Répartition de l’ambroisie à feuilles d’armoise en Nouvelle-Aquitaine.
Répartition de l’ambroisie à feuilles d’armoise en Nouvelle-Aquitaine.

Ministère des solidarités et de la Santé.

Quels sont les risques ?

Le pollen d’ambroisie « est l’un des pollens les plus allergisants en France », rappelle Aude Mathiot. Quelques grains de pollen par mètre cube d’air suffisent pour provoquer divers symptômes chez les personnes sensibles.

Les effets sur la santé s’apparentent dans 90 % des cas à une rhinite (éternuements en salves avec démangeaisons du nez qui coule beaucoup et se bouche), dans 75 % des cas à une conjonctivite (les yeux sont rouges, gonflés, larmoyants et ils démangent), dans 50 % des cas à une trachéite (toux sèche), ou à de l’asthme et dans 10 % des cas à de l’urticaire (rougeur, œdème, démangeaisons), répertorie le site ambroisie-risque.info. « C’est une allergie très fatigante », souligne la coordinatrice régionale.

Entre 1 et 3,5 millions de personnes seraient allergiques à l’ambroisie en France, selon un rapport d’expertise collective de l’Anses, en 2020. En Auvergne-Rhône-Alpes, région française la plus envahie par l’ambroisie à feuilles d’armoise, il a même été estimé que les allergies ont entraîné, en 2017, des coûts de santé (consultations, traitements, arrêté maladie, etc.) « de plus de 40 millions d’euros ».

De l’ambroisie en fleurs dans un champ de tournesols.
De l’ambroisie en fleurs dans un champ de tournesols.

FREDON Nouvelle-Aquitaine

Cette plante menace également l’agriculture. Elle se développe surtout sur les semis de printemps de tournesols, de maïs et de soja. « Des parcelles entières se retrouvent envahies, indique Aude Mathiot, ce qui entraîne des pertes de rendement et des coûts de traitement importants. Certains agriculteurs ne peuvent pas supporter ces charges-là ».

Comment s’en prémunir ?

La tâche est complexe, d’autant plus qu’ils existent de multiples causes de développement. Ainsi en Charente par exemple, un nouveau spot d’ambroisie vient de se développer sur cinq kilomètres de bord de route sur la commune de Saint-Fraigne. En cause ? Des travaux d’installation de la fibre réalisés avec de la terre importée contaminée. « Un gros travail est actuellement mis en place sur le secteur », précise Aude Mathiot qui attire également l’attention sur les graines d’oiseaux.

« Les mélanges de graines pour oiseaux peuvent contenir des graines d’ambroisie, particulièrement les mélanges incluant des graines de tournesol. Chaque année en Nouvelle-Aquitaine, quatre ou cinq cas sont signalés en pied de mangeoire ».

Le développement de l’ambroisie à Saint-Fraigne, en Charente.
Le développement de l’ambroisie à Saint-Fraigne, en Charente.

FREDON Nouvelle-Aquitaine

Pour éviter les risques en période pollinique, il est recommandé de respecter quelques bons gestes comme : éviter les zones les plus exposées, ne pas faire sécher le linge à l’extérieur et veiller à se rincer ou brosser les cheveux le soir car le pollen s’y dépose en grand nombre. En cas d’apparitions de symptômes, il ne faut pas hésiter à contacter son médecin traitant, conseille le site plantes-risque.info

Il est également utile de savoir reconnaître la plante. L’ambroisie à feuilles d’armoise a une tige velue qui peut être rougeâtre. Ses fleurs sont regroupées en longs épis verts et ses feuilles sont du même vert de chaque côté. « Souvent on dit qu’elle peut faire 2 mètres de haut, mais c’est une plante qui est aussi capable de fleurir et de grainer à 10 centimètres si les conditions sont défavorables pour elle », précise également Aude Mathiot.

Dans un jardin, il suffit d’arracher les pieds présents. « On évite de le faire en période de floraison, et une fois arrachés, on laisse les pieds sur place. Si on les déplace, on risque de créer un nouveau spot », détaille la spécialiste. Sur les secteurs plus importants, elle conseille d’éviter le « tout chimique », car la plante développe une résistance aux herbicides. « Un traitement mécanique sera nécessaire avec au minimum deux passages par an » (plus d’informations ici).

Toute personne ayant un doute peut enfin envoyer une photo au Fredon Nouvelle-Aquitaine à cette adresse : ambroisie@fredon-na.fr. « On préfère un signalement pour rien, qu’aucun signalement », insiste Aude Mathiot. Ces bons gestes évitent en effet les risques de prolifération. Cet été donc, restez attentifs !

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