L'institut Pasteur a publié ce lundi 12 juillet un rapport modélisant la dynamique du variant Delta en France, à partir des données épidémiologiques collectées du 15 juin au 5 juillet derniers. Selon le scénario le plus pessimiste, le nombre de nouveaux cas quotidiens pourrait s'élever à 40 000 au 1er août... Un chiffre similaire à ce qui se faisait de pire au cours de la troisième vague. Et la pression hospitalière a de très fortes chances d'être au moins aussi importante que lors des précédentes vagues, estiment les scientifiques.
Les mesures annoncées par Emmanuel Macron lundi soir suffiront-elles à empêcher une quatrième vague épidémique de se propager en France ? Le variant Delta a déjà bien entamé son installation dans le pays, où il représentait mardi 13 juillet, d'après le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, 60% des nouvelles contaminations.
À ce rythme, il pourrait bien provoquer une hausse exponentielle des nouveaux cas dans les jours et semaines qui viennent, selon les modèles développés par les épidémiologistes de l'Institut Pasteur, dont le rapport a été publié ce lundi 12 juillet. D'après leurs calculs, le modèle le plus pessimiste prévoit un pic de 40 000 nouveaux cas détectés chaque jour à compter du 1er août. Des valeurs similaires à ce qu'a connu le pays au plus fort de la troisième vague en avril dernier.
Il s'agit là du mode de calcul le plus "simpliste", de l'aveu même des scientifiques, qui ne prennent pas en compte dans ce scénario l'augmentation sans doute importante de la couverture vaccinale. Mais même d'après ces modèles mathématiques plus "sophistiqués", les projections ne sont pas beaucoup plus rassurantes.
En tablant sur le fait que le nombre de reproduction effectif moyen du variant Delta (Rd) reste identique à celui qu'il est aujourd'hui (2,0), on atteindrait 35 000 nouveaux cas quotidiens au 1er août. Il faudrait faire baisser, ne serait-ce qu'un petit peu, la moyenne de ce Rd d'ici la fin du mois pour revenir à des chiffres de contaminations plus acceptables : 22 000 pour un Rd à 1,8 et 10 000 pour un Rd à 1,5. À l'heure actuelle, il ne faut en effet qu'un peu plus de cinq jours pour que le nombre de cas détectés soit multiplié par deux.
On ne parle cependant ici que du nombre de nouvelles infections au variant Delta... qui ne représente aujourd'hui "que" 60% des nouvelles contaminations, même si ce pourcentage devrait grimper en flèche dans les semaines à venir.
Des hospitalisations plus importantes que lors de la 1ère vague ?
Plus inquiétant encore, l'Institut Pasteur alerte sur les conséquences que pourraient avoir ces nouvelles contaminations sur la pression hospitalière. "Dans certains scénarios, on observe une croissance importante des hospitalisations courant août/septembre", indique le rapport, insistant notamment sur le scénario "sophistiqué" avec le maintien à 2,0 du Rd. Selon ces projections, "le nombre journalier d’admissions à l’hôpital pourrait atteindre mi-août les valeurs observées lors de la deuxième vague (novembre 2020), avec un pic début septembre dépassant largement la taille de la première vague (mars 2020)"...
Même avec un Rd descendu à 1,8 "on atteindrait un pic d’hospitalisations similaire à celui de la première vague courant septembre, avec un nombre de lits occupés en soins critiques substantiellement supérieur au pic de mars 2020 du fait d’une population plus jeune de patients hospitalisés", estiment les scientifiques, qui reconnaissent toutefois quelques limites à leurs projections. Mais ces limites incitent davantage au pessimisme qu'à l'inverse...
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"Il est possible que les personnes infectées par le variant Delta présentent un risque accru d’hospitalisation par rapport aux personnes infectées par le variant Alpha, mais les données ne sont pas encore claires sur ce point", notent-ils ainsi. "Notre modèle mathématique ne capte pas parfaitement l’impact du variant Delta sur l’efficacité vaccinale. Notamment, il ne prend pas en compte la réduction d’efficacité observée chez les primo-vaccinés pour Delta. Cela pourrait conduire à des projections trop optimistes lorsqu’une proportion importante de Français est primo-vaccinée", insistent-ils encore.
Malgré les nouveaux efforts que les Français sont sur le point de consentir et la ruée déjà observée dans les centres de vaccination, les scientifiques de l'Institut Pasteur ne laissent donc que peu de chances au pays d'éviter cette quatrième vague que tout le monde redoute.
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