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DOSSIER. Cancer : la promesse d’un vaccin à ARN contre la maladie disponible d’ici 2030 - LaDepeche.fr

l'essentiel BioNTech mais aussi Merck et Moderna ont annoncé ce mois-ci qu’ils étudiaient comment la technologie impliquant l’ARN messager (ARNm), utilisée dans leur vaccin anti-Covid, pourrait traiter le cancer. Un vaccin anti-cancer est ainsi envisagé d’ici 2030. Plusieurs équipes de chercheurs travaillent sur le sujet, notamment à Toulouse.

En plein Octobre rose, la campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser les femmes à l’importance du dépistage du cancer du sein (et à récolter des fonds pour la recherche), et alors qu’une récente étude a montré une importante hausse mondiale de quatorze types de cancers chez les moins de 50 ans, voilà une information positive qui redonne espoir : un vaccin contre le cancer d’ici 2030.

Cette perspective a été tracée par les professeurs Ugur Sahin et Ozlem Tureci qui ont accordé une interview à la BBC, la chaîne de télévision britannique, le 5 octobre. Ce couple de chercheurs allemands est devenu célèbre pendant la pandémie de Covid-19 car ce sont eux qui ont cofondé l’entreprise de biotechnologie BioNTech qui, alliée au laboratoire Pfizer, a permis de mettre sur le marché en un temps record le vaccin anti-Covid Cominarty. La technologie d’ARN messager utilisée par le vaccin Pfizer/BioNTech pourrait être utilisée dans un vaccin contre le cancer, ont expliqué les deux chercheurs.

"Un certain nombre de percées"

"En tant que scientifiques, nous hésitons toujours à dire que nous aurons un remède contre le cancer. Nous avons un certain nombre de percées et nous continuerons à travailler dessus", assurent-ils.

"Ce que nous avons développé pendant des décennies pour la mise au point de vaccins contre le cancer a été le moteur de la mise au point du vaccin Covid-19, et maintenant le vaccin Covid-19 et l’expérience que nous avons acquise lors de sa mise au point rendent service à notre travail sur le cancer. Chaque étape, chaque patient que nous traitons dans nos essais sur le cancer nous aide à en savoir plus sur ce contre quoi nous nous battons et comment y remédier", précise Ozlem Türeci.

BioNTech a, en effet, lancé en 2021 un essai clinique de phase II pour évaluer l’intérêt du vaccin BNT111 dans le traitement des mélanomes avancés. Ce vaccin, basé sur la technologie ARNm, permet aux cellules de produire une combinaison de quatre antigènes (habituellement associés à plus de 90 % des mélanomes) qui provoquent une forte réaction du système immunitaire contre les cellules cancéreuses. L’envoi d’un code d’instruction génétique à une cellule pour que celle-ci produise un antigène ou une protéine est le même principe que pour le Covid-19 où le vaccin à ARNm visait la protéine Spike du virus SARS-Cov-2.

Merck et Moderna aussi

BioNTech n’est évidemment pas la seule société à travailler sur un projet de vaccin contre le cancer. Une vingtaine d’équipes scientifiques dans le monde mène des travaux. Le 12 octobre, les laboratoires Merck et Moderna, qui collaborent depuis 2016 sur un vaccin contre le cancer, ont annoncé avoir trouvé un accord pour développer et commercialiser leur vaccin à ARNm contre le mélanome.

Actuellement en essai de phase II, ce vaccin, testé en combinaison avec un médicament anticancéreux, a montré des résultats prometteurs. Les chercheurs ont constaté une rémission du mélanome chez 40 % des souris, sans récidive. Il s’agit là d’un vaccin thérapeutique et non de vaccins préventifs comme ceux qui protègent contre des virus responsables du développement de certains cancers. Actuellement, il existe déjà deux vaccins de ce type : le vaccin contre le virus de l’hépatite B (responsable du cancer du foie) et celui contre le papillomavirus (responsable du cancer du col de l’utérus).

En complément des thérapies génique et cellulaire

Les vaccins thérapeutiques à ARNm constituent une nouvelle étape de la lutte contre le cancer qui vient compléter les extraordinaires progrès effectués en immunothérapie ces dernières années, notamment la thérapie cellulaire CAR-T – qui combine thérapie génique et thérapie cellulaire – qui a montré son efficacité contre les cancers du sang. "L’offre des traitements anticancéreux a été bouleversée avec l’arrivée de nouveaux médicaments, dits d’immunothérapie spécifique. Parmi eux, on compte les inhibiteurs de points de contrôle de l’immunité et les cellules CAR-T qui sont des lymphocytes T prélevés dans le sang du patient puis génétiquement modifiés en laboratoire avant d’être réinjectés au patient", précise l’Institut national du cancer.

Un vaccin à ARNm permettra donc de compléter la thérapie CAR-T, qui est moins efficace contre les tumeurs solides alors que celles-ci représentent 90 % des cancers humains.

Les vaccins thérapeutiques pour soigner des cancers déjà diagnostiqués ou éviter leur récidive, constitueront donc une immense avancée dans la lutte contre le cancer, qui cause près de 10 millions de décès dans le monde selon les chiffres 2020 de l’Organisation mondiale de la santé.

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