L’extrême contagiosité du variant Omicron apparu fin 2021 a rendu les cas de réinfection très banals. Mais sont-ils pour autant bénins ? C’est la question à laquelle l’équipe de Ziyad Al-Aly, au Centre de santé des anciens combattants de Saint-Louis, dans le Missouri, a essayé de répondre dans une étude publiée dans la revue Nature Medicine jeudi 10 novembre. Et pour l’épidémiologiste, la réponse est claire : « La réinfection n’est pas bénigne, il vaut mieux l’éviter. »
Principal intérêt de leur travail, cette étude a été menée sur la très vaste base de données nationale des soins de santé du ministère des anciens combattants américain comptant près de 5,8 millions de personnes, parmi lesquelles plus de 443 000 personnes ayant été infectées au moins une fois par le Covid-19 et près de 41 000 ayant été réinfectées entre le 1er mars 2020 et le 6 avril 2022. Leurs résultats montrent que la réinfection par le SARS-CoV-2 a doublé les risques de décès et triplé ceux d’hospitalisation et de problèmes cardiaques. Les séquelles identifiées sont nombreuses, notamment des troubles pulmonaires, cardiovasculaires, hématologiques, diabétiques, gastro-intestinaux, rénaux, mentaux, musculosquelettiques et neurologiques.
Les risques s’accroissent avec le nombre d’infections
Ces risques ont été observés chez les individus vaccinés aussi bien que chez les non-vaccinés, de manière plus prononcée au moment de l’infection, mais jusqu’à six mois après. « Même si une personne a eu une infection antérieure et a été vaccinée – c’est-à-dire qu’elle a bénéficié d’une double immunité, celle de l’infection antérieure et celle des vaccins –, elle est toujours susceptible de subir des effets indésirables en cas de réinfection », insiste Ziyad Al-Aly. Par ailleurs, les risques augmentent avec le nombre d’infections.
La gravité des réinfections dépend des maladies. Certaines procurent une immunité persistante dans le temps, comme la rougeole ou la varicelle. D’autres permettent d’acquérir une immunité qui diminue dans le temps ; l’impact du virus dépendra alors de l’état de santé de la personne ou des nouvelles souches en circulation, comme c’est le cas avec la grippe, dont le fardeau sanitaire varie d’une année sur l’autre. Seule la dengue inverse la logique : une infection passée peut aggraver les conséquences d’une deuxième rencontre avec le virus.
Les résultats de l’équipe américaine ne signifient pas que les personnes contaminées plusieurs fois par le Covid-19 sont plus gravement malades lors de leurs réinfections que lors de leur première rencontre avec le virus. Des études ont d’ailleurs montré l’inverse. Celle menée par Laith J. Abu-Raddad et publiée en juillet dans le New England Journal of Medicine souligne que les personnes vaccinées à deux doses et déjà contaminées une fois ont, selon le type de vaccin, 94 % à 100 % moins de risques de contracter une infection grave, critique ou mortelle. A priori, les personnes contaminées puis vaccinées sont donc les mieux protégées contre le risque de forme grave.
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