Search

Maladie de Lyme : cinq questions sur un futur vaccin prometteur développé en France - Ouest-France

C’est une avancée mondiale. Le 24 juillet 2023, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’École nationale vétérinaire d’Alfort, a publié des travaux prometteurs sur une nouvelle piste vaccinale contre la maladie de Lyme. On vous explique.

1. Qu’est-ce qu’est la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme est causée par la bactérie Borrelia, qui est transmise par les tiques aux humains et aux animaux au moment d’une morsure. C’est l’une des maladies transmise par vecteur les plus communes dans l’hémisphère nord, et le nombre de cas est en augmentation en raison du réchauffement climatique. Elle n’est pas contagieuse. Parmi les premiers signes de la maladie de Lyme, on retrouve une plaque rouge qui peut atteindre jusqu’à 5 cm de diamètre et apparaît quelques jours après une morsure. Une évolution chronique de la maladie peut intervenir chez certaines personnes, avec des symptômes (cutanés, nerveux ou articulaires) variant selon les patients. La Haute autorité de santé indique également qu’un « petit nombre de patients » peut présenter « des signes cliniques polymorphes, persistants et non expliqués ». Entre janvier 2017 et juin 2023, 77 409 morsures de tiques ont été recensées par l’outil « Tique Tracker » lancé par l’Inrae. Les tiques ne sont pas toutes porteuses de la bactérie à l’origine de la maladie de Lyme.

2. Comment cette nouvelle approche vaccinale fonctionne-t-elle ?

Les travaux récents de l’Inrae, en collaboration avec l’Anses et l’école vétérinaire d’Alfort, mettent en lumière une nouvelle approche vaccinale : le vaccin anti-microbiote. « C’est une approche innovante, révolutionnaire », se réjouit Alejandro Cabezas-Cruz, chercheur principal à l’Inrae interrogé par Ouest-France. Cette piste vaccinale ciblerait directement le microbiote des vecteurs de la maladie de Lyme, à savoir les tiques.

L’injection d’une dose de vaccin dans le corps d’un hôte (humain ou animal) provoquerait la fabrication d’anticorps par l’hôte. Par la suite, toute interaction (morsure) modifierait le microbiote du vecteur (la tique) grâce à son interaction avec les anticorps, diminuant la bactérie dans leur organisme. Autrement dit, si une tique venait à mordre un humain ou un animal vacciné, les anticorps fabriqués par l’hôte après la vaccination modifieraient le microbiote de la tique de sorte à ce qu’elle porte moins de Borrelia, la bactérie à l’origine de la maladie de Lyme.

3. Que donnent les premiers résultats ?

Les premiers résultats présentés par l’Inrae sont prometteurs. L’expérience a été menée sur des souris en leur injectant une souche d’Escherichia coli, une bactérie pouvant être néfaste mais dont les chercheurs ont sélectionné ici une variété inoffensive. Les résultats montrent une efficacité du vaccin pour faire baisser la quantité de Borrelia chez les tiques qui ont mordu les souris de l’expérience (sans pour autant protéger la souris de la maladie). Surtout, aucun effet indésirable n’est à signaler chez la souris après la vaccination. « Il n’y a pas de modification du microbiote de l’hôte », indique Alejandro Cabezas-Cruz.

4. Quand peut-on envisager une mise sur le marché ?

Pour l’heure, la mise sur le marché des vaccins anti-microbiote pour une utilisation sur les êtres humains n’est pas prévue avant une dizaine d’années. Les chercheurs souhaitent pour le moment susciter l’intérêt de la communauté scientifique autour de cette avancée en présentant les résultats de leurs expériences. Mais pour certains animaux, l’utilisation de ce vaccin pourrait arriver plus rapidement que chez les humains. Le chercheur principal à l’Inrae, Alejandro Cabezas-Cruz, précise que plusieurs projets de collaboration internationale sont prévus pour former les scientifiques du reste du monde au vaccin anti-microbiote.

5. Pourquoi cette avancée est-elle révolutionnaire ?

Le groupe de travail NeuroPaTick de l’Inrae est le premier au monde à travailler sur des vaccins ciblant le microbiote. Les premiers signes de l’efficacité du vaccin sont une piste innovante contre la maladie de Lyme, mais également pour d’autres maladies, comme la dengue, Zika, ou le paludisme, qui sont portées par le moustique. La tique est le premier vecteur de maladie chez les animaux, et le deuxième chez les humains (après le moustique).

« Les vaccins anti-microbiote représentent une opportunité pour développer des vaccins innovants contre les pathogènes à transmission vectorielle », écrit l’Inrae dans son communiqué. Cette nouvelle approche basée sur le microbiote se détache du paradigme classique de vaccination. C’est une innovation d’une importance comparable à celle apportée par les vaccins à ARN messager, utilisés contre le Covid-19, selon l’Inrae.

Adblock test (Why?)

https://news.google.com/rss/articles/CBMioQFodHRwczovL3d3dy5vdWVzdC1mcmFuY2UuZnIvc2FudGUvbWFsYWRpZXMvbWFsYWRpZS1kZS1seW1lLWNpbnEtcXVlc3Rpb25zLXN1ci11bi1mdXR1ci12YWNjaW4tcHJvbWV0dGV1ci1kZXZlbG9wcGUtZW4tZnJhbmNlLTY1MTk1YWVhLTJiYzEtMTFlZS1hMjdhLWZkNGIyZTQ0NWIyMdIBAA?oc=5

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Maladie de Lyme : cinq questions sur un futur vaccin prometteur développé en France - Ouest-France"

Post a Comment

Powered by Blogger.