La mort subite du nourrisson (MSN) est l’une des premières causes de décès chez les enfants âgés de 28 jours à 1 an. Un drame qui peut s’expliquer parfois par la position de couchage, facteur de risque avéré. Depuis les années 1990, coucher son enfant sur le ventre - à travers ce qu’on appelle le décubitus ventral - est, par exemple, tout sauf recommandé. Celle-ci fait pourtant partie des nombreuses positions risquées que l’on retrouve dans l’imagerie présente sur les paquets de couches, selon une étude publiée, vendredi, dans le Journal of Pediatrics et repérée par Le Monde.
Sur 631 emballages recensés dans une douzaine de pays d’Europe, la grande majorité (79 %) des images de nourrissons endormis (ces dernières représentent près de la moitié des photos présentes sur les paquets) véhicule des positions non conformes aux recommandations de couchage contre la mort subite de ces bébés. La France est un mauvais élève en la matière : près de 80 % des images de bébés qui roupillent n’y sont pas non plus conformes. La moitié d’entre elles représentent un bébé dormant sur le ventre, notamment.
Toujours dans l’Hexagone, 44 % de ces clichés montrent la présence de literie et d’objets mous (oreiller, doudou, couette…). Or, l’American Academy of Pediatrics avait spécifié en 1996 que ces éléments, susceptibles d’être à l’origine d’hyperthermie, d’étranglement, de confinement ou d’asphyxie, sont à bannir des lits de ces nourrissons. Près de 22 % des clichés montrent aussi des enfants dormant avec quelqu’un dans le même lit. Or les nuits et les siestes avec son bébé sont également déconseillées. Coucher l’enfant sur le dos dans une turbulette, sur une surface de sommeil ferme et non inclinée, dans un lit situé dans la chambre des parents, est depuis largement conseillé.
Une pétition internationale est en projet de la part de ces chercheurs, travaillant à l’Inserm à HEC, à l’AP-HP et au CHU de Nantes, prévoyant d’exiger l’interdiction de ces images à usage commercial. Car il en va d’un enjeu de santé publique : si l’incidence de la MSN a largement baissé depuis les années 1990, elle stagne désormais. « Le taux d’incidence ne baisse quasiment plus en France. Le pays se classe même parmi les pays européens où la prévalence est la plus élevée », regrette Martin Chalumeau, chef du service de pédiatrie générale à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), auprès du Monde.
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