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Dépakine : autour de l'usine Sanofi de Mourenx, des familles brisent le silence sur les maladies de leurs enfants - Le Monde

L’usine Sanofi de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), le 16 octobre 2018.

Le scandale de la Dépakine n’a peut-être pas livré tous ses secrets, ni dévoilé toutes ses victimes. L’antiépileptique commercialisé depuis 1967 par le laboratoire Sanofi est responsable de malformations et de troubles neurodéveloppementaux chez des milliers d’enfants de mères traitées pendant leur grossesse. Selon les témoignages recueillis par Le Monde, des pathologies similaires sont présentes chez des enfants de riverains de l’usine qui produit la Dépakine, à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), et de travailleuses fréquentant la zone industrielle. Aucune mère n’a pris le médicament, toutes s’interrogent sur le lien avec les rejets dans l’air de valproate de sodium, son principe actif, autour du site.

C’est le cas de Mélanie S. (qui souhaite garder l’anonymat), dont les deux enfants présentent des troubles neurodéveloppementaux semblables à ceux observés chez les enfants exposés in utero à la Dépakine. Mélanie S. n’a jamais consommé de Dépakine, mais travaille depuis 2011 dans un bureau situé à une cinquantaine de mètres de la cheminée de Sanofi. Après des années d’hésitation, le diagnostic d’autisme de sa fille en juillet, après celui de son fils trois ans plus tôt, l’a décidée à saisir la justice. Mercredi 15 novembre, une plainte a été déposée contre X pour mise en danger d’autrui auprès du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.

Ce pôle est chargé d’une enquête depuis que le parquet a ouvert en 2022 une information judiciaire, notamment pour mise en danger d’autrui, après la révélation, en juillet 2018, de rejets massifs dans l’atmosphère de valproate de sodium et de bromopropane (classé cancérogène, mutagène et reprotoxique possible) par l’usine Sanofi de Mourenx. Mélanie S. est ingénieure. « Je suis scientifique. Je ne peux rien affirmer. Je m’interroge sur le lien entre mon exposition et les troubles constatés chez mes enfants, explique-t-elle. Mon espoir est que la justice se saisisse de cette plainte pour répondre à mes questions et enquêter au-delà de mon cas sur ce qui pourrait potentiellement être un scandale sanitaire. »

Contacté par Le Monde, Sanofi indique ne pas avoir connaissance de la procédure. Classé Seveso seuil haut, le site de Mourenx, situé sur le bassin chimique de Lacq, a émis du bromopropane en quantité très importante (jusqu’à 190 000 fois plus que la valeur autorisée) et ne bénéficiait d’aucune autorisation pour rejeter dans l’air du valproate de sodium. Selon un rapport de 2018 de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, l’usine Sanofi en a recraché entre 13 tonnes et 20 tonnes par an jusqu’en 2018, année où elle a été mise en demeure par les autorités de mettre un terme à ces émissions toxiques.

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