On peut distinguer deux types d’immunité. La première, l’immunité inné, se déclenche tout de suite, dès l’entrée du pathogène puis le second volet de la réponse immunitaire, l’immunité adaptative, celle qui fait intervenir des lymphocytes T et anticorps pour reconnaître, détruire le microbe, et surtout pour se souvenir de l’avoir combattu un jour.
Mais qu’est-ce qui distingue votre immunité de la mienne ? On sait que plein de facteurs entrent en jeu, notamment l’âge, le sexe ou les gènes. Pour répondre à cette question, une cohorte nommée Milieu Intérieur a été créée par un consortium de chercheurs et chercheuses de l’Institut Pasteur. En réalisant des stimulations immunitaires en laboratoire à partir du prélèvements sanguins des participants, cette nouvelle étude révèle que trois variables sortent du lot : une infection passée au cytomégalovirus, un indice de masse corporelle plus haut mais aussi le statut tabagique, même quand le sujet a arrêté le tabac il y a longtemps. Comment l'expliquer ? Quel type d'immunité est-elle chamboulée à long terme par le tabac ?
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Explications avec Violaine Saint André, chercheuse dans l'unité d'Immunologie Translationnelle et au HUB de Bioinformatique et Biostatistique de l’Institut Pasteur et première autrice de cette nouvelle étude parue dans Nature.
"Ce qui nous a interpellés, c'est quand on regarde les anciens fumeurs (...) pour les stimulations d'immunité adaptative, on voit qu'on a toujours cette surstimulation des cytokines suite à l'induction avec des agents qui activent les lymphocytes par rapport aux non-fumeurs. Ça veut dire que cette réponse perdure dans le temps, et que chez les anciens fumeurs, ils ont une réaction qui ressemble à celle des fumeurs plus qu'à celle des non-fumeurs."
La Science, CQFD
58 min
Avec sciences
5 min
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