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Endométriose : « C'est révolutionnaire ce truc »… Le test salivaire Endotest bientôt démocratisé ? - 20 Minutes

«C’est fou de se dire qu’un peu de salive peut complètement bousculer une vie », lance Amélie. Depuis ses 11 ans et le début de ses règles, elle a vu trois médecins et deux gynécologues, a passé « des tonnes » d’examens, pris la pilule pour soulager ses souffrances. « J’ai entendu des centaines de fois que j’étais folle et que mes douleurs étaient normales, raconte-t-elle. Il a fallu dix-neuf ans pour que je sache que j’avais de l’endométriose et ce, grâce à un test salivaire ! »

Après s’être renseignée auprès d’associations et de groupes de parole, Amélie est effectivement tombée sur le projet de la start-up lyonnaise Ziwig, laquelle était en train de confectionner Endotest, le premier test salivaire au monde pour diagnostiquer cette maladie qui touche une femme sur dix.

Fini d’attendre la ménopause pour être délivrée des douleurs

« C’était tellement simple à réaliser !, affirme-t-elle. J’ai reçu un kit chez moi avec des instructions très claires, faciles à appliquer. Il suffit d’insérer le maximum de salive dans un tube et de le renvoyer dans un colis. » Quatre semaines plus tard, elle avait rendez-vous avec un médecin pour découvrir les résultats. « C’était positif et ça concordait avec une IRM que j’avais passée entre-temps », précise-t-elle.

Pour elle, c’est un « soulagement » de mettre des mots « sur la douleur indescriptible » qu’elle ressentait depuis près de vingt ans. « Une fois la maladie diagnostiquée, j’ai pu bénéficier d’une meilleure prise en charge. Et puis ça fait un bien fou de se sentir écoutée et comprise, appuie-t-elle. C’est révolutionnaire, un truc pareil. Sinon, j’aurais fait comme ma mère et ma grand-mère avant moi, qui avaient les mêmes symptômes : attendre la ménopause pour être délivrée de douleurs. »

La maladie chronique la plus recherchée

C’est pour éviter une telle situation que le président et fondateur de Ziwig, Yahya El Mir, a créé sa start-up en 2019. « Les jeunes filles qui ont 15 ans aujourd’hui ne vivront plus la même errance de diagnostic – environ huit ans – que les patientes qui ont 30 ans, assure-t-il. Quand on a décidé de se consacrer à la santé des femmes, on a vu que l’endométriose était la maladie la plus recherchée. Ça montre à quel point il y avait un besoin. »

Il considère alors l’Endotest comme « une innovation de rupture », c’est-à-dire avoir « dix fois mieux que ce qu’on avait avant ». Comme l’a présenté Amélie, le test est « simple » et « non intrusif ». « Et surtout, c’est plus performant et fiable que tous les outils qui existent, y compris la chirurgie », affirme le créateur de Ziwig.

Comment la salive détecte-t-elle l’endométriose ?

Une étude parue dans le New England Journal of Medicine Evidence a effectivement confirmé la performance et la reproductibilité du test avec une sensibilité et une spécificité supérieure à 95 %. « L’Endotest est plus performant que les autres outils parce qu’avec la biologie moléculaire, on est au plus proche de la source, de la pathologie, affirme le président fondateur. On est au niveau des cellules, pas celui des symptômes. On peut capter la maladie au plus tôt et sous toutes ses formes, superficielles ou non. »

Pour avoir ces résultats, Ziwig utilise l’association de deux technologies de rupture, le séquençage à haut débit et l’intelligence artificielle. « Une fois les tests reçus en laboratoire, on va extraire les ARN et les isoler, explique Yahya El Mir. Ensuite, on les mélange avec différents réactifs chimiques pour leur donner des propriétés particulières afin de les préparer pour le séquençage. Lors de cette étape, l’information biologique contenue dans une goutte de salive est transformée en information numérique. C’est comme un appareil photo qui transforme la réalité de ce qu’on voit en un fichier. »

Ces données sont ensuite traitées par intelligence artificielle, étant donné l’importante quantité d’informations contenues. Un laboratoire vient d’ailleurs d’être inauguré près de Dax, dans les Landes, afin d’anticiper une hausse de la demande et être capable d’analyser plusieurs milliers de prélèvements chaque semaine.

Un test remboursé d'ici à la fin de l'année

Malgré l’approbation de la Haute Autorité de santé de l’Endotest en janvier dernier, le considérant comme « prometteur » et « novateur », Amélie est l’une des rares Françaises à l’avoir réalisé. En effet, Ziwig a fait le choix d’attendre la prise en charge complète du prélèvement – dont le prix est d’environ 1.000 euros, justifiés par la technologie – avant de le lancer en France.

« La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, vient de confirmer le remboursement du test d’ici à la fin de cette année en France », se réjouit Yahya El Mir. Et de préciser que le test est déjà disponible dans plus d’une quinzaine de pays d’Europe et du Moyen-Orient grâce à la certification CE et pourrait bientôt l’être aux Etats-Unis.

Et Ziwig travaille sur d’autres pathologies. Des études sont en cours pour diagnostiquer, toujours avec la salive, des maladies gynécologiques mais aussi des cancers comme celui de l’ovaire. L’entreprise espère ainsi « détecter plus tôt » et permettre « de sauver des vies ».

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