Bordetella pertussis. C’est le nom de la bactérie qui provoque une maladie qui n’avait plus fait parler d’elle depuis quelque temps mais qui revient en force : la coqueluche. Contagieuse, elle provoque une infection respiratoire parfois longue, d’où son surnom de « toux des 100 jours ». Elle est aussi dangereuse pour les nouveau-nés. Et n’épargne pas les Hauts-de-France.
Un nourrisson est mort de la coqueluche au CHU de Lille
Ces derniers temps, les urgences pédiatriques du CHU de Lille voient arriver des petits malades « anormalement souvent, avec un ou deux cas par semaine », confirme le Professeur François Dubos, chef de service des urgences pédiatriques et de la maladie infectieuse pédiatrique. « On a eu des formes graves, avec des admissions en réanimations, des soins très lourds et des durées de séjour importantes. Avec des risques vitaux pour plusieurs d’entre eux, dont un qui est décédé », précise-t-il.
Contactée par la Voix du Nord, la cellule régionale de Santé Publique France confirme pour les Hauts-de-France « une tendance à l’augmentation du taux de positivité des PCR coqueluche dans la région en février et mars 2024 (dernières données disponibles) » mais aussi « une augmentation modérée du nombre de passages aux urgences en avril, avec des tendances qui doivent être confirmées dans les prochaines semaines ». En revanche, « nous ne constatons pas d’augmentation significative au niveau des données SOS Médecins ni au niveau du nombre de cas groupés signalés à l’ARS Hauts-de-France ».
Contre la coqueluche, « une vigilance renforcée » dans toute la France
L’alerte est nationale : Mi-avril, Santé Publique France avait appelé à une « vigilance renforcée » : en 2024, 70 cas de coqueluche ont déjà été signalés dans « une quinzaine de clusters majoritairement en collectivité (écoles maternelles, primaires, haltes-garderies et maisons maternelles) ». Il y en avait eu 39 pour toute l’année 2023. Un bébé est également décédé à Nice.
Le dernier pic de coqueluche remontait à 2017-2018. Elle circulait beaucoup moins grâce aux mesures sanitaires autour du Covid-19. La vaccination est obligatoire à partir de deux mois, avec des rappels à 6, 11 et 25 ans. « Toutes les personnes dans l’entourage d’un bébé de moins de six mois pas encore vacciné doivent vérifier qu’elles ont une vaccination de moins de 10 ans. Et pour protéger le bébé d’un ou deux mois, on a une protection efficace par la vaccination de la maman quand elle est enceinte », insiste François Dubos.
Cette vaccination de la future maman, faisable chez un médecin généraliste ou en pharmacie, n’est que recommandée aujourd’hui. Pour François Dubos, certains sont « réticents », alors que « ce vaccin est utilisé depuis 20 ans, et qu’il est inactivé, sans bactérie dedans ». Et si les parents du bébé décédé au CHU de Lille « étaient réticents à la vaccination », ceux qui ne le sont pas ne sont pas forcément à jour. « C’est trop bête et dans ce cas-là on se sent hyper coupable : dans plus de la moitié des cas, c’est le papa ou la maman qui transmet au bébé, dans un cas sur quatre, c’est la fratrie, et ensuite c’est l’entourage proche », prévient François Dubos.
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