Un défilé continu. Beaucoup de jeunes parents avec enfants, sans doute surreprésentés, et pour cause, mais aussi des retraités. « Je suis venue chercher ma ration », plaisante Jacotte, une trentenaire croisée à l’entrée du parc Sourreil, à Villenave-d’Ornon, samedi 25 mai, devant le comptoir de distribution gratuite de larvicide bio antimoustique, accessoirement antimoustique-tigre, terreur de nos étés. Une initiative...
Un défilé continu. Beaucoup de jeunes parents avec enfants, sans doute surreprésentés, et pour cause, mais aussi des retraités. « Je suis venue chercher ma ration », plaisante Jacotte, une trentenaire croisée à l’entrée du parc Sourreil, à Villenave-d’Ornon, samedi 25 mai, devant le comptoir de distribution gratuite de larvicide bio antimoustique, accessoirement antimoustique-tigre, terreur de nos étés. Une initiative de la mairie, inédite à l’échelle de l’agglomération bordelaise, et ça n’a pas traîné : sitôt l’annonce faite, mercredi, « en quelques heures », indiquait-on au cabinet du maire, les quelque 900 échantillons disponibles étaient réservés en ligne.
« L’été dernier, c’était horrible », abonde Julien, venu avec Raphaël, son garçon de 4 ans. « Ça commence à arriver, et on essaie de se protéger. » Chacun repart du parc Sourreil avec quelques conseils d’utilisation distillés de vive voix et une brochure rappelant les bons gestes en matière de prévention. Récupérateurs et regards d’eaux de pluie, soucoupes de pot de fleurs ou arrosoirs sont autant de gîtes d’eau stagnante, même réduits, dans lesquels la larve de moustique-tigre ne demande qu’à éclore en quelques jours et, de toute évidence, la prise de conscience s’opère dans les esprits, à force d’étés passés à endurer les assauts du moustique-tigre, notamment dans les jardins.
Au-dessus des cambriolages
Dans le quartier de Julien, les riverains en étaient l’an dernier à s’organiser pour parer à toute invasion de moustiques, quitte à sauter un mur et quadriller le jardin d’une maison abandonnée. « J’ai même mis des tuiles au-dessus du puits… C’est pas parfait, mais ce n’est pas non plus chez moi. » Marylène, une retraitée du Vieux Bourg, le dit en une phrase : pour que la lutte contre le moustique-tigre, dont le rayon d’action est limité à 100 mètres, soit optimale, « il faut que tous les voisins fassent pareil ».
« Notre action est un pas de plus vers la seule solution qui marche : le traitement local »
D’où l’effort municipal du jour, un an après la distribution gratuite – déjà – de pièges à larves, mais dont les résultats se sont avérés « mitigés », reconnaît le maire Michel Poignonec, lui-même présent, samedi matin, à la distribution de larvicide. « Certains disaient que ça marchait, d’autres non… Mais la collectivité ne peut pas rester inactive. La problématique du moustique-tigre a dépassé très largement les autres, y compris les cambriolages. Tous les jours, je suis sollicité à plusieurs reprises », certifie-t-il.
Jean Maurice Chacun/SO
Après avoir sollicité les conseils de l’unité de démoustication de Bordeaux Métropole, la municipalité de Villenave-d’Ornon s’est tournée vers la distribution de ces sachets de granulés biologiques, à base de bactéries, dont l’épandage, « à raison d’une cuillère à café pour un mètre carré », est efficace « jusqu’à cinq semaines ». « Les habitants peuvent l’acheter dans le commerce. Mais notre action est un pas de plus vers la seule solution qui marche : le traitement local », énonce Michel Poignonec. Budget alloué : 20 000 euros, pour des sachets à 12,90 € pièce. Une seconde distribution est prévue et il ne faudra pas traîner.
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