Search

Ces épidémies qui menacent la France… et les JO - 20 Minutes

COVID-19 Hopital Consultations Epidemiologiques Coronavirus, Ebola, Dengue, Chikungunya, Grippe H1N1, Nice FRANCE - 22/03/2020//SYSPEO_sysC001/2003221741/Credit:SYSPEO/SIPA/2003221742
COVID-19 Hopital Consultations Epidemiologiques Coronavirus, Ebola, Dengue, Chikungunya, Grippe H1N1, Nice FRANCE - 22/03/2020//SYSPEO_sysC001/2003221741/Credit:SYSPEO/SIPA/2003221742 - SYSPEO/SIPA / SIPA

L'essentiel

  • Quatre ans après la pandémie planétaire de Covid-19, le risque épidémique n’est jamais très loin.
  • S’il ne faut pas s’inquiéter du choléra en France hexagonale, d’autres virus nous pendent au nez.
  • Variole du singe, dengue et chikungunya ou encore virus du Nil occidental, petit tour d’horizon des dangers sanitaires qui guettent le territoire avec Eric Caumes, infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales de l’AP-HP.

La météo, les grèves, le terrorisme… Les menaces (plus ou moins graves) qui planent sur les Jeux olympiques à Paris cet été donnent des sueurs froides aux organisateurs. Et c’est sans compter le risque sanitaire. Car s’il ne faut pas s’inquiéter d’une éventuelle propagation du choléra en France hexagonale, selon Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et spécialiste des épidémies, « il y a d’autres virus qui nous menacent beaucoup plus certainement », prévient Eric Caumes, infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales de l’AP-HP.

Entre les virus transmis par les moustiques, par les tiques ou les infections sexuellement transmissibles, des épidémies « nous guettent », ajoute le professeur. Tour d’horizon – non exhaustif – des dangers viraux qui planent sur la France, et donc sur les JO.

Dengue et chikungunya, ces virus qui vont buzzer

Cet été ou dans dix ans ? Il est impossible de prévoir quand la prochaine épidémie liée aux virus transmis par les moustiques nous tombera sur la tête. Mais c’est une certitude : elle arrive. C’est l’avis tranché d’Eric Caumes selon qui, au moins un des deux, entre la dengue et le chikungunya, va se développer.

Si le sud du territoire est particulièrement à risque, avec un climat propice au moustique tigre qui transporte et transmet ces virus, « il y a déjà eu des cas autochtones de dengue l’année dernière en région parisienne, à Limeil-Brévannes », rappelle l’infectiologue. Selon les données de Santé publique France (SpF) d’avril 2024, neuf foyers de transmission autochtone de dengue ont été identifiés, pour un total de 45 cas de dengue infectés dans l’Hexagone.

Difficile d’imaginer une invasion de moustiques avec la météo morose de ces derniers jours, mais « dès que les chaleurs vont arriver, le risque épidémique va démarrer », prédit Eric Caumes. En plein mois d’août, par exemple, quand quelque 15 millions de visiteurs supplémentaires sont attendus à Paris pour les JO

Côté vaccin, il y a celui de Sanofi Aventis, « mais il est controversé » et « uniquement recommandé chez les personnes ayant déjà fait un épisode de dengue, donc pas un vaccin efficace pour juguler une épidémie », fait remarquer Eric Caumes. Un autre vaccin, du laboratoire Takeda, est efficace mais « risque d’arriver après que le risque soit passé », craint encore le professeur.

Vigilance en Gironde avec le virus du Nil occidental

Attention également au virus du Nil occidental. Transmis par le moustique le plus commun, appelé Culex pipiens, il est potentiellement mortel, même si 80 % des personnes infectées restent asymptomatiques, d’après l’Organisation mondiale de la Santé. Un syndrome pseudo-grippal (fièvre d’apparition brutale, maux de tête, douleurs articulaires et musculaires) se développe chez 20 % des personnes infectées, précise SpF.

Des cas ont été relevés dans la région bordelaise l’année dernièrev – « c’était très inhabituel », souligne Eric Caumes. La surveillance sera de mise en Gironde et aux alentours car pour ce virus, « on n’a pas de vaccin, pas de traitement », précise l’infectiologue. Reste à appliquer les mesures barrière contre les moustiques : vêtements longs et répulsifs dès l’arrivée des beaux jours.

La variole du singe, nouvelle génération

Autre transmission, autre virus. La France a réussi à endiguer l’épidémie de variole du singe grâce à une campagne de vaccination sur une population cible particulièrement à risque, à savoir les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, et souvent des partenaires multiples. Le risque d’une circulation à bas bruit, voire d’un rebond épidémique, n’est jamais exclu. Mais ce qui préoccupe davantage Eric Caumes, c’est sa version numéro 1 – ou « clade 1 » en langage médical. « L’épidémie qu’on a eue il y a deux ans était liée au clade 2, elle est présente en Afrique de l’Ouest. Malheureusement, en décembre, l’OMS a lancé une alerte concernant le clade 1, endémique en Afrique centrale », développe le spécialiste.

Pourquoi cette forme du virus est-elle particulièrement inquiétante ? Parce qu’elle se traduit par « une éruption plus massive, un état de santé général plus grave, avec entre 5 % et 10 % de létalité », précise Eric Caumes. Si la version numéro 2 est arrivée jusqu’en France, il n’y a pas de raison pour que celle du clade 1 n’atteigne pas à son tour le territoire. « Les conditions sont en tout cas réunies », constate Eric Caumes. Malgré la vaccination du groupe cible pour la première épidémie, « si ça déborde de ce groupe à risque, ça va être la catastrophe parce qu’on n’aura pas assez de vaccins pour tout le monde ».

Gare aux tiques géantes qui piquent

Elle se rapproche de plus en plus de nos frontières. Des cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo sont détectés chaque année en Espagne. Elle se transmet à l’humain par l’Hyalomma marginatum, aussi appelée tique géante ou tique à pattes rayées. En octobre 2023, des chercheurs ont mis au jour la présence de ce virus chez ces tiques géantes collectées sur des bovins élevés dans les Pyrénées-Orientales. « La transmission à l’être humain est également possible par le contact direct avec le sang ou les fluides corporels d’un animal ou d’un être humain infecté », précise SpF.

« Donc oui, là aussi, ça arrive. Il y aura des cas en France, c’est évident », appuie l’infectiologue. D’ailleurs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) « confirme le risque d’émergence et appelle à mettre en place une surveillance de ces tiques à l’échelle nationale ».

Et les conséquences peuvent être lourdes car « la maladie est grave », selon Eric Caumes, qui s’inquiète d’abord pour le personnel soignant, en première ligne des contaminations. S’il ne redoute pas une chaîne de contamination incontrôlable, Eric Caumes craint tout de même pour le premier cas, « celui que l’on rate toujours, c’est la grande leçon des épidémies ».

Adblock test (Why?)

https://news.google.com/rss/articles/CBMigwFodHRwczovL3d3dy4yMG1pbnV0ZXMuZnIvc2FudGUvNDA5MzQ2OS0yMDI0MDYwMi1kZW5ndWUtdmFyaW9sZS1zaW5nZS12aXJ1cy1uaWwtb2NjaWRlbnRhbC1lcGlkZW1pZXMtbWVuYWNlbnQtZnJhbmNlLWpldXgtb2x5bXBpcXVlc9IBAA?oc=5

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Ces épidémies qui menacent la France… et les JO - 20 Minutes"

Post a Comment

Powered by Blogger.