13 lots d'oeufs contaminés au fipronil ont été livrés sur le territoire français.
Le scandale des oeufs contaminés gagne la France. Alors que des millions de poules pourraient être abattues aux Pays-Bas après avoir été contaminées par un antiparasitaire, le ministère de l'Agriculture a annoncé ce lundi que plusieurs lots concernés ont été livrés dans l'Hexagone.
Qu'est-ce que le fipronil retrouvé dans les oeufs?
Selon l'Organisation mondiale de la Santé, le fipronil est un antiparasitaire considéré comme "modérément toxique" pour l'homme lorsqu'il est ingéré en grande quantité. Il est dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde. Les éleveurs l'utilisent pour traiter les animaux et est strictement interdit chez les animaux destinés à la consommation humaine.
DÉCRYPTAGE >> "Le fipronil n'est pas si dangereux pour les consommateurs"
Pourtant, le 20 juillet dernier, la Belgique notifie une alerte pour la santé des consommateurs en lien avec ce produit. Lundi 31 juillet, la substance toxique est détectée dans des oeufs vendus à la consommation par de nombreux élevages de volailles aux Pays-Bas. L'organisme néerlandais chargé de la sécurité alimentaire et sanitaire (NVWA) révèle alors des taux de fipronil dépassant parfois largement les seuils autorisés par la réglementation européenne.
L'ampleur de la crise apparaît alors au grand jour: jusqu'à 180 élevages sont bloqués et des rappels massifs ordonnés. Jeudi 3 août, des supermarchés néerlandais retirent en masse les oeufs de leurs rayons.
Comment le produit s'est-il retrouvé sur les oeufs?
Selon le gouvernement français, les enquêtes menées en Belgique "ont démontré la présence" de fipronil "dans un produit antiparasitaire falsifié, commercialisé sous l'appellation DEGA 16, utilisé dans les élevages de volailles".
Les exploitations touchées affirment que la substance a été introduite lors d'un traitement contre le pou rouge, un parasite très néfaste pour les poules pondeuses, par l'entreprise néerlandaise ChickFriend. Selon les médias belges et néerlandais, cette société a acheté son produit dans le nord de la Belgique, auprès de la société Poultry-Vision.
Quels sont les pays touchés?
Très rapidement, la crise elle s'est propagée en Allemagne -Aldi a notamment retiré tous les oeufs de la vente ainsi que des produits transformés contenant des oeufs- Suisse et en Suède, où des millions d'oeufs provenant des Pays-Bas -qui comptent près de 50 millions de poules pondeuses- ont été rappelés et détruits.
Lundi, le scandale a atteint la France et le Royaume-Uni. Le ministère de l'Agriculture français a fait savoir que des oeufs contaminés au fipronil ont également été livrés en France, à deux établissements de fabrication de produits à base d'oeufs de la Vienne et du Maine-et-Loire, au mois de juillet. Treize lots seraient concernés, mais le ministère n'a pas précisé pour l'heure si les oeufs se sont retrouvés ou non dans le commerce.
L'Autorité britannique de sécurité alimentaire a quant à elle annoncé que sur son territoire, "le nombre d'oeufs est très limité [21 000] et le risque pour la santé publique très faible". Elle a indiqué avoir ouvert une enquête en urgence.
Pourquoi le scandale a-t-il pris une telle ampleur?
La première alerte est partie le 20 juillet mais que Berlin n'en a été avertie qu'à la fin du mois, d'où la colère du ministre de l'Agriculture allemand, Christian Schmidt. Il a appelé vendredi Belges et Néerlandais à faire la lumière sur le "frelatage criminel" des oeufs. "J'attends des autorités compétentes qu'elles élucident (ce dossier) rapidement et minutieusement."
Samedi, l'Agence fédérale belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) a expliqué être restée discrète car elle était tenue de respecter le "secret de l'instruction". Mais "ce n'est pas un argument: c'est la protection du consommateur qui doit prévaloir, et le principe de précaution", a tonné lundi matin le ministre belge de l'Agriculture Denis Ducarme sur la radio publique La Première. Face aux critiques de l'opposition et aux demandes d'éclaircissements de son homologue allemand, il a promis de "faire la transparence la plus complète".
Quelles conséquences sur les élevages?
Selon l'organisation agricole néerlandaise, 300 000 poules contaminées ont déjà été abattues. Elles ne devraient pas être les dernières victimes: un à plusieurs millions d'autres poules pondeuses pourraient connaître le même sort. Une possibilité que dénoncent les organisations de défense des droits des animaux qui ont manifesté ce lundi contre cet abattage massif.
Le gouvernement de La Haye a promis un plan d'aide d'urgence alors que le secteur estime déjà les pertes à "plusieurs millions d'euros". Des représentants des exploitations touchées aux Pays-Bas, en Belgique ou de Basse-Saxe (ouest de l'Allemagne) ont déjà annoncé qu'ils réclameraient des indemnités, une fois que les responsabilités auront été clairement établies.
Une enquête pour "fraude" est menée par le parquet d'Anvers (nord de la Belgique). Une enquête pénale est aussi en cours aux Pays-Bas pour retracer les circuits de commercialisation des lots contaminés. En Basse-Saxe, une enquête préliminaire contre "les responsables" de plusieurs élevages "dans lesquels les oeufs ont été testés positifs au fipronil" a été ouverte pour infraction à la loi sur les denrées alimentaires.
Faut-il s'inquiéter pour la viande?
Les Pays-Bas ont également annoncé ce mardi avoir commencé à procéder à des tests sur la viande de poulets provenant d'élevages touchés. "La détection des oeufs contaminés était la plus haute priorité. Nous avons maintenant le temps et la place" pour se pencher "sur la viande", a précisé la NVWA, bien que la probabilité soit moindre car "les poulets à chair n'ont aucun problème avec le pou rouge," selon l'organisation agricole néerlandaise LTO.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/oeufs-contamines-ce-que-l-on-sait-du-scandale-qui-touche-l-europe-et-la-france_1933721.htmlBagikan Berita Ini
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