
SÉROPOSITIVITÉ - "Nous sommes tous positif.ve.s". C'est le nom du manifeste lancé par l'entrepreneur Camille Genton, 32 ans, atteint du sida. Publié ce vendredi 29 septembre, il dénonce les discriminations dont sont perpétuellement victimes les séropositifs sous traitement. "L'ignorance, l'image de la maladie honteuse qui traîne encore alimente les préjugés et donc les discriminations", explique au Parisien le jeune homme, à la tête de neuf restaurants.
"Ce qui m'a poussé à écrire ce manifeste, c'est une banquière qui, il y a sept ans, m'a dit 'vous n'êtes plus apte à contracter un crédit', et en l'occurrence à ouvrir mon premier restaurant", confie-t-il à France Info. L'auteur du livre "Positif", sorti le 6 septembre dernier, déplore "le regard de la société", qui "avance presque plus lentement que la science qui a fait énormément de progrès aujourd'hui". 153 personnalités ont d'ores et déjà signé son manifeste, soutenu par l'association Aides. Parmi elles, l'ex-ministre de la santé Marisol Tourraine, la créatrice Agnès b., Ian Brossat, adjoint au logement de la mairie de Paris, la journaliste Daphné Bürki mais aussi la comédienne Charlotte Valendrey.
Camille découvre à l'âge de 25 ans qu'il est atteint du sida, après avoir effectué des tests de routine au début d'une nouvelle relation amoureuse. "30.000 personnes ignorent leur séropositivité parce qu'elles craignent de faire un dépistage, poursuit-il auprès du Parisien. Il faut les rassurer. (...) La prévention reste importante mais il faut oser dire, aussi, qu'en France ce n'est plus une maladie mortelle mais chronique, qui n'empêche pas de vivre normalement".
"Une double peine"
Et le jeune entrepreneur affirme dans son manifeste que ce virus, "qui continue pourtant d'empoisonner nos vies", est aussi un "virus de la discrimination et du rejet", constituant une "double peine". Il regrette de devoir "mentir aux assurances et aux banques dans l'espoir d'être traité de façon équitable", de devoir choisir ses destinations "en fonction des pays qui daignent nous accepter sur leur sol", ou encore d'être "refusé par de nombreux cabinets médicaux (dentistes, gynécologues par exemple)".
Il dénonce aussi le fait d'être confronté à la sempiternelle interrogation: "es-tu clean?', au moment d'une nouvelle rencontre, comme si notre séropositivité nous rendait sales".
Il tient à rassurer quant aux idées préconçues sur la maladie, et affirme à France Info: "On a la chance d'être en France, les traitements ne coûtent rien. Un patient traité est un patient qui n'est plus contagieux. (...) Moi j'ai des rapports sexuels depuis sept ans sans préservatif, sans risque pour mon partenaire".
Grâce à son initiative, il appelle aussi au droit à l'oubli pour tous les séropositifs. "Nous sommes séropositif.ve.s ou solidaires des personnes séropositives, mais nous sommes aussi bien plus que cela", conclue-t-il sur Change.org.
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