Cholestérol. Les statines réduisent bien la mortalité prématurée

Une étude effectuée sur plus de 5 500 individus démontre que la prise régulière de statines permet de considérablement diminuer le risque de mortalité chez les hommes. Menée sur une période de vingt ans, cette enquête est la plus longue jamais réalisée sur un anticholestérol.

Longtemps présentées comme le médicament miracle anticholestérol, les statines ont aussi été la cible de nombreuses attaques. Elles ont été accusées d’être inutiles ou de présenter trop d’effets secondaires voire d’être dangereuses.

Une nouvelle étude publiée mercredi dans la revue américaine Circulation tend à les réhabiliter puisque la prise de statines permettrait de réduire le risque de mortalité chez l’homme.

Vingt ans de suivi

L’enquête, réalisée notamment par des chercheurs de l’Imperial College School of Public Health de Londres, est la plus longue jamais effectuée sur un anticholestérol. Basée sur des données recueillies pendant vingt ans, elle démontre que la prise régulière de statines a réduit de 28 % le risque de mortalité chez des hommes sans maladie cardio-vasculaire apparente mais avec un taux élevé de cholestérol.

Les tests, effectués sur 5 529 hommes âgés de 45 à 64 ans, avaient pour objectif de mesurer les effets des statines, comparativement à un placebo. Au début de l’étude, quelque 2 560 d’entre eux avaient un taux de cholestérol LDL supérieur à 190 milligrammes/décilitre de sang (le taux normal doit, en principe, être inférieur à 100 mg/dl) mais ne présentaient pas de signe apparent de pathologie coronarienne.

Risque de mortalité réduit

Les scientifiques ont mis en évidence que les patients traités avec une statine (40 mg par jour de pravastatine) ont abaissé de 27 % le risque de maladie cardio-vasculaire et de 28 % celui de décéder de cette pathologie, comparativement à ceux qui prenaient un placebo.

Le risque d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral a également été réduit de 25 %. Quant au risque de mortalité, toutes causes confondues pendant cette période de vingt ans, il a diminué de 18 % chez les sujets prenant une statine.

« Il s’agit des indications les plus solides à ce jour que les statines réduisent l’incidence des maladies cardio-vasculaires et la mortalité en résultant chez les hommes avec un taux élevé de mauvais cholestérol », estime le professeur Kausik Ray, l’un des principaux auteurs de l’étude.« Ces résultats justifient les recommandations actuelles de traiter ce groupe avec des statines. »

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