La crise du Levoythyrox a désormais son volet judiciaire. La justice a décidé, vendredi 15 septembre, d’ouvrir une enquête préliminaire après les plaintes déposées par plusieurs dizaines de malades de la thyroïde. Tous dénoncent les effets indésirables dont ils souffrent depuis la commercialisation, fin mars, d’une nouvelle formule du médicament. Ces premiers plaignants pourraient être</a> rejoints par plusieurs centaines d’autres.
L’enquête, confiée au pôle de santé publique de Marseille, tentera de comprendre</a> ce qui a poussé les autorités sanitaires à demander</a> au laboratoire Merck, en mars 2012, de modifier</a> leur produit. Il s’agira aussi de savoir</a> si les enquêtes de bioéquivalence ont été menées dans les règles et quelles informations ont été délivrées aux médecins et patients.
Dans leurs plaintes, les avocats Me David-Olivier Kaminski et Me Marie-Odile Bertella-Geffroy, ex-juge au pôle de santé publique de Paris, visent notamment les infractions de « mise en danger de la vie d’autrui », de « tromperie » ou encore de « non-assistance à personne en danger ». Me Kaminski suggère de rechercher</a> les responsabilités de Marisol Touraine, la ministre de la santé de l’époque, et celles du directeur de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Longue liste d’effets indésirables
Le Levothyrox est prescrit à plus de 3 millions de personnes en France, pour soigner</a> une hypothyroïdie ou à la suite d’une opération d’un cancer de cette glande régulatrice du système hormonal. Or, depuis le changement de ses excipients – du mannitol plutôt que du lactose et l’ajout d’acide citrique pour faciliter</a> la conservation –, de nombreuses personnes ont vu leurs cheveux tomber</a>, eu des vertiges, souffert de crampes, de problèmes intestinaux. D’autres évoquent un gros coup de fatigue ou de sérieux problèmes de concentration. La liste des effets indésirables est longue et varie d’un patient à l’autre. Selon le ministère de la santé, plus de 9 000 personnes en ont signalé auprès des autorités sanitaires.
Le 27 février, le laboratoire Merck avait adressé « une lettre aux professionnels de santé » pour les alerter</a> « qu’une nouvelle formule de Levothyrox » serait « mise à disposition à partir</a> de fin mars 2017 ». Le fabricant soulignait que « pour les patients à risque », il fallait « par une évaluation clinique et biologique »« confirmer le maintien de l’équilibre thérapeutique ». Le 2 mars, l’ANSM recommandait à son tour aux médecins, « par mesure de précaution », « bien que la bioéquivalence entre l’ancienne et la nouvelle formule ait été démontrée », « de réaliser</a> un dosage de TSH [l’hormone stimulant la thyroïde] quelques semaines après le début de la prise de la nouvelle formule ».
Ancienne formule disponible sous quinze jours
Si l’affaire du Levothyrox n’a, pour l’heure, rien de comparable au scandale du Mediator, où un laboratoire est accusé d’avoir délibérément caché les effets secondaires de son médicament pour continuer</a> de le vendre</a>, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a toutefois reconnu « une crise liée à un défaut d’information et à un défaut d’accompagnement qu’il faut entendre ». Vendredi 15 septembre, elle a annoncé avoir</a> « fait en sorte (…) que l’ancien Levothyrox soit accessible de façon à ce que ceux qui le réclament puissent le prendre » d’ici à quinze jours.
Outre cette enquête pénale menée par le pôle de santé publique marseillais, une procédure devant le tribunal administratif a été engagée par une mère de famille de l’Hérault, qui dénonce, elle aussi, des effets secondaires. Sa requête vise également la responsabilité du ministère de la santé et des autorités sanitaires.
http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/09/16/la-justice-se-saisit-du-dossier-du-levothyrox_5186520_1651302.htmlBagikan Berita Ini
0 Response to "La justice se saisit du dossier du Levothyrox"
Post a Comment