Ce sont près de 135 personnalités qui ont signé vendredi 29 septembre un manifeste exigeant la fin des discriminations à l'encontre des personnes séropositives. Leur revendication principale : la mise en place d'un "droit à l'oubli" auprès des banques et des assurances pour les patient sous traitement.
L'initiative, intitulée "Nous sommes positifs", est notamment soutenue par les anciennes ministres de la Santé Marisol Touraine et Roselyne Bachelot, à l'instar du prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi.
Le manifeste rappelle que grâce au traitement antirétroviraux, la charge virale des séropositifs est indétectable, le virus intransmissible et l'espérance de vie des malades identique à celle des Français. "Et pourtant, aujourd'hui encore, nous devons mentir aux assureurs ou aux banques dans l'espoir d'être traités de façon digne et équitable", déplore le texte. De nombreux séropositifs sont en effet confronté à des refus de prêts ou doivent payer des surprimes conséquentes.
Mettre un terme aux discriminations
Depuis février, les anciens malades d'un cancer ou d'hépatite C ont le droit, après un délai dépendant du type de pathologie, de ne plus le mentionner lors d'une demande d'assurance emprunteur et de souscrire un contrat d'assurance sans surprime ni exclusion de garantie.
Les associations de lutte contre le sida, comme Act Up et Aides, demandent que les personnes séropositives sous traitement bénéficient elles aussi de ce "droit à l'oubli".
Les signataires du manifeste, "séropositifs ou solidaires de personnes séropositives", réclament également la fin d'autres formes de discrimination à l'encontre des porteurs du VIH. Refus de soins par certains dentistes et gynécologues, interdiction d'accès à certains métiers (armée, police, sapeurs-pompiers), impossibilité de voyager dans certains pays... La Revue Têtu révèle nombre de difficultés auxquelles sont confrontés les séropositifs.
Réunir un maximum de signatures
Le texte, lancé à l'initiative d'un jeune entrepreneur lui-même séropositif, Camille Genton, a été mis en ligne sur le site de pétition Change.org par le fonds de lutte contre le sida Link, pour "réunir un maximum de signatures". Grâce aux progrès récents des traitements antirétroviraux, les patients séropositifs "bien contrôlés" ont une espérance de vie "comparable à celle de la population générale", souligne l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS).
Selon une étude parue en mai dans la revue britannique The Lancet HIV, un patient séropositif européen ou nord-américain de 20 ans sous trithérapie et qui n'est pas décédé durant la première année de traitement a une espérance de vie de 73 ans chez les hommes et 76 chez les femmes. Soit presque autant que la population générale (78 ans en moyenne, hommes et femmes confondus).
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