
Pour la deuxième année en France, le mois de novembre, rebaptisé "Moi(s) sans tabac" sera consacré à la lutte contre le tabagisme, avec des manifestations, défis et événements dans de très nombreuses villes. Une campagne de prévention et d’accompagnement mise en place par les pouvoirs publics pour tenter d’impacter les chiffres, toujours très hauts, de la consommation de tabac dans l’hexagone.
La France, championne du tabagisme
La France est l’un des pays occidentaux où l’on fume le plus, avec 34,5% de la population concernée (entre 15 et 75 ans), soit plus d’un tiers. C’est deux fois plus qu’aux Etats-Unis (15%), et nettement plus qu’en Allemagne (25%), ou Angleterre (17%). En termes de consommation de tabac, la France n’est d’ailleurs classée qu’à la 19e place sur 28 du baromètre fait par Eurostat au niveau européen.
Et le nombre de fumeurs ne semble pas diminuer avec le temps : en 2000, 15 millions de Français déclaraient fumer. Ils sont 16 millions aujourd’hui. Parmi eux, l’immense majorité (83%) fume même quotidiennement. A ces fumeurs s’ajoutent 3,3% de “vapoteurs”, consommateurs de cigarettes électroniques.
Parmi la population, qui fume le plus ?
Selon les chiffres du baromètre santé publique 2016 de l’INVS les hommes fument plus que les femmes : 38,9 % contre 30,5 %.
Les jeunes (entre 25 et 34 ans) sont également les plus concernés. Cependant, depuis 2005, leur consommation est en baisse, tandis que celle des plus âgés (au-delà de 45 ans) est repartie à la hausse. Autre évolution inquiétante : la consommation de tabac chez les femmes de 55 à 75 ans est en augmentation.
Côté social, de nettes différences se dessinent selon les profils. Ainsi, près d’un chômeur sur deux est aujourd’hui consommateur de tabac, un taux nettement supérieur à la moyenne. Cet écart s’observe également au niveau des diplômes : à niveau bac ou inférieur, les fumeurs sont 46%, contre "seulement" 26% chez les titulaires d’un diplôme universitaire. Le tabac est donc devenu un marqueur social au fil des générations.
Première cause de mortalité évitable
Or, le tabac reste aujourd’hui la première cause de mortalité évitable en France. Responsable de 73 000 décès chaque année, il est notamment responsable de 90% des cancers du poumon.
Face à ce constat, les pouvoirs publics jouent sur deux tableaux : l’augmentation du prix des cigarettes et la multiplication des campagnes de prévention.
Côté santé, portés par l’organisation du “Mois sans tabac”en novembre depuis 2015, les sites d’informations et numéros verts mis en place ont vu leur fréquentation grimper (de respectivement 26% et 40%). Le nombre de patients reçus en tabacologie est lui aussi en augmentation (+5,9% entre 2015 et 2016)
Prix en hausse et marché parallèle
Côté prix, les chiffres s’envolent : de 3,20 € en 2000, le paquet de cigarettes s’apprête à passer à 7,10€ d’ici la fin de l’année. La ministre de la santé Agnès Buzyn a même annoncé fin septembre que le paquet connaîtrait six nouvelles hausses consécutives pour culminer à 10 euros en 2020.
Cette augmentation se répercute directement sur les ventes : depuis 2000, la quantité de tabac écoulée en France a baissé de 39%. Ainsi, 44,92 milliards de cigarettes ont été vendues dans notre pays en 2016, soit 55 730 tonnes de tabac.
Attention, cela ne signifie pas que les fumeurs sont moins nombreux : après une hausse du nombre de fumeurs entre 2005 et 2010, leur nombre stagne depuis sept ans.
Les fumeurs vont simplement s’approvisionner ailleurs : face à la hausse des prix français, plus de 27% des ventes se feraient désormais hors du circuit classique (chez les buralistes), entre contrebande et achats à l’étranger. Une situation qui ne manquent pas de susciter la colère des professionnels du secteur, qui manifestent régulièrement.
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