CONSOMMATION - Après les cigarettes électroniques, le e-joint fait un tabac. Profitant d'un flou juridique, de nombreux vendeurs commercialisent un liquide qui contient du cannabidiol (CBD), une molécule tirée du cannabis, comme le dévoilait Le Parisience mardi 28 novembre. Pour le ministère de la Santé, ces joints électroniques sont légaux, révèleLe Parisience mercredi.
Pour autant, les vendeurs ne pourront pas commercialiser le liquide en toute liberté. Le ministère a d'ores et déjà indiqué qu'il avait saisi l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) ainsi que la Répression des fraudes pour mettre en place des contrôles.
Seuls les e-liquides destinés au vapotage et qui contiennent moins de 0,2% de THC peuvent être vendus, précise la Direction Générale de la Santé. Les fabricants et vendeurs ne doivent par ailleurs pas présenter le cannabis sous "un jour favorable".
Dans son dossier, Le Parisiendécrivait de nombreux produits avec des références explicites à cette herbe: des goûts "mangue, ananas, épice, cannabis", une marque "Weedo", en référence à la weed, des parfums "amnesia" ou "haze", du nom de certaines variétés très fortes... Les journalistes du quotidien n'ont eu aucun mal à s'en fournir, auprès de sites connus qui les mettaient en avant dans leurs coups de cœur.
"On ne sait pas s'il est inoffensif pour la santé"
L'utilisation commerciale de "variétés de cannabis dépourvues de propriétés stupéfiantes peut être autorisée" par dérogation, indiquait ce mercredi 29 le ministère auprès du Parisien. C'est le cas du CBD. La molécule n'a pas d'effet stupéfiant, à l'inverse d'une autre plus souvent associée au cannabis, le THC. La veille, l'ANSM répondait pourtant que "la commercialisation et l'achat de ces e-liquides au CBD sont totalement interdit"...
Face à ce flou, certains professionnels de la santé s'inquiètent. Les vendeurs mettent l'accent sur des effets positifs de la molécule. Ce joint électronique permettrait, selon eux, de combattre les angoisses et favoriserait le sommeil. Des essais cliniques ont en effet prouvé que le CBD pouvait réduire l'anxiété. Mais "sous cette forme, rien n'est prouvé", rappelle dans Le Parisien la mission interministérielle de lutte contre les drogues.
"On ne sait pas s'il est inoffensif pour la santé", continuait Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments de la douleur et du système nerveux central à l'ANSM, dans les colonnes du quotidien. Pour elle, "son utilisation détournée est scandaleuse et hallucinante". Sur certains flacons, les dosages indiqués sont faux, précise-t-elle.
En attendant d'être contrôlés, les vendeurs peuvent se frotter les mains. Un fabricant témoignait qu'il en écoulait un par mois sur son magasin en ligne, il y un an. Désormais, il en vend 10 par jour.
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