Les médecins français prescrivent-ils plus que de raison ? Selon une enquête de la Fédération hospitalière de France (FHF), neuf médecins sur dix ont déjà pratiqué des actes injustifiés. L'étude publiée par le Journal du Dimanche, révèle également qu'il y a de fortes disparités selon les départements. "Cela signifie que selon le territoire où l'on habite, on n’est pas pris en charge de la même manière", constate Fréderic Valletoux, président de la FHF.
Si les médecins reconnaissent pratiquer des actes injustifiés depuis longtemps, la fédération a souhaité alerter le grand public. "On constate qu'avec les années, cela ne s'améliore pas malgré la mobilisation de la Haute Autorité de Santé. Aujourd'hui, il faut qu'il y ait une volonté politique pour qu'il y ait non pas une uniformisation, mais un rapprochement des pratiques pour qu'il n'y ait pas de tels écarts", souhaite Fréderic Valletoux.
Appât du gain, crainte des poursuites, opération programmable...
Selon l'étude, les écarts sont parfois importants : certains départements pratiquent 20 fois plus de césariennes que d'autres. "C'est un acte qui est mieux rémunéré qu'un accouchement classique. On sait aussi que c'est un acte que l'on pratique par confort, on peut programmer une césarienne plus facilement", explique le président de la FHF. Appât du gain, pression du malade, protection des médecins contre des procès... Les causes seraient multiples selon la fédération.
"Les actes inutiles, ce n'est pas toujours le coup de bistouri en trop : c'est l'IRM que l'on programme alors que l'on pourrait faire un scanner", poursuit Frédéric Valletoux. Selon le ministère de la Santé lui-même, ce système coûterait entre 30 à 50 milliards d'euros. "On s'aperçoit à travers cette étude que l'on a besoin d'un travail de régulation", insiste Frédéric Valletoux.
Selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn, 30% des dépenses de l'Assurance Maladie ne seraient pas pertinentes. Selon elle, certaines chirurgies seraient même pratiquées pour justifier de l'activité d'un service. "Les cliniques peut-être, sont aussi parties prenantes de ce mouvement en général", ajoute le président de la FHF. Il faut corriger ces abus si on veut préserver le système de santé." Frédéric Valletoux conseille aux patients de demander un second avis et de faire plus confiance aux médecins. "Ils jugent parfois la qualité de leur médecin à la longueur de l'ordonnance", constate-t-il.
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