
La revue à destination des professionnels de santé Prescrire a mis à jour la liste des traitements qu’elle conseille d’éviter.
90 médicaments potentiellement dangereux, dont 79 commercialisés en France : c’est le nouveau bilan de la revue Prescrire, en libre-accès. Pour arriver à cette conclusion, le magazine, rédigé par des médecins et des pharmaciens, a analysé la balance bénéfices-risques de tous les médicaments que ses experts ont étudiés depuis 2010, dans toutes les situations cliniques possibles. Le jugement est sans appel : "Le plus souvent, quand un traitement médicamenteux apparaît souhaitable, d’autres options ont une meilleure balance bénéfices-risques."
Plus de dix domaines thérapeutiques en cause
Prescrire a classé ces 90 médicaments en fonction de leur domaine thérapeutique.
- Cancérologie
La revue pointe du doigt le défibrotide, utilisé en cas de maladie veino-occlusive hépatique sévère, qui serait à l’origine d’hémorragies mortelles. Chez les antitumoraux, la revue évoque notamment le panobinostat, utilisé dans le traitement du myélome multiple en rechute et/ou réfractaire, qui "n’a pas d’efficacité démontrée en termes d’allongement de la durée de vie [et] expose à de nombreux effets indésirables souvent graves et qui touchent de nombreuses fonctions vitales, hâtant la mort de nombreux patients".
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- Cardiologie
D'après Prescrire, l’olmésartan, prescrit pour soigner l’hypertension artérielle, n’est pas plus efficace que les autres médicaments de sa catégorie et peut entraîner des entéropathies avec des diarrhées chroniques et un excès de mortalité cardiovasculaire.
- Allergologie
La prométhazine injectable, utilisée dans l’urticaire sévère, fait débat. En effet, elle "expose à des thromboses, des nécroses cutanées et des gangrènes". En gynécologie, la revue met l’accent sur deux traitements hormonaux substitutifs, dont la tibolone, qui peut entraîner des troubles cardio-vasculaires, ainsi que des cancers du sein ou de l’ovaire.
S’en tenir au paracétamol pour les anti-inflammatoires
En ce qui concerne les anti-inflammatoires, la revue rappelle qu’il est plus sûr de s’en tenir à la prise de paracétamol, généralement sans effets secondaires. Quand celle-ci ne suffit plus à calmer les douleurs, Prescrire conseille de prendre de l’ibuprofène ou du naproxène, à petite dose et le moins longtemps possible. En effet, absorbés de façon excessive, ceux-ci peuvent endommager le tube digestif ou la coagulation. En outre, Prescrire met particulièrement en garde contre le kétoprofène (Ketum), qui peut provoquer eczémas et éruptions bulleuses.
La liste complète des 90 médicaments est disponible sur le site de Prescrire.
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