
Interrogé par la Revue de l’industrie agroalimentaire, il indique
que « tout semble concorder pour dire que la souche de S. Agona
de 2017 dériverait de celle de 2005 », mais précise que des
analyses complémentaires doivent être réalisées.
Quand des travaux réveillent la bactérie
Dès lors, quel scénario faut-il privilégier ? La contamination n’a-t-elle jamais pu être totalement éliminée ou s’agit-il d’une résurgence, à la faveur par exemple de travaux, comme le subodore Lactalis qui a déjà évoqué cette piste de la responsabilité de réaménagements réalisés au premier trimestre 2017. Pour privilégier l’une des deux pistes, l’enquête va notamment se concentrer sur des cas sporadiques de contamination entre 2005 et 2017. « Soit il y a eu de rares cas de salmonelle entre 2005 et 2017, soit il n’y en a pas eu et c’est un phénomène réemergent » précise le scientifique cité par l’AFP. En tout état de cause, des précédents existent. La Revue de l’industrie agroalimentaire cite par exemple le cas d’une usine de céréales soufflées aux États-Unis ayant vu une contamination bactérienne ressurgir au lendemain de travaux.Surveillance des salmonelles : finir ce qui avait été commencé en 2005 ?
Au-delà des précisions concernant l’historique de la contamination, qui pourraient apporter un éclairage intéressant quant à la fiabilité des contrôles et des systèmes d’alerte, la mise en évidence de ce lien entre l’affaire de 2005 et d’aujourd’hui pourrait relancer les interrogations des pouvoirs publics sur la nécessité de renforcer les normes en vigueur en matière de surveillance des salmonelles. Au lendemain de la contamination de l’usine de Craon en 2005 en effet, l’Institut national de veille sanitaire (InVS) jugeait déjà qu’il serait opportun d’imposer que l’absence de salmonelle soit mise en évidence dans 60 échantillons de 25 grammes de poudre et non dans 30 échantillons de 25 grammes. Cette recommandation, semblable aux règles européennes, était demeurée lettre morte mais pourrait aujourd’hui rencontrer un écho différent.Quand Leclerc continue à vendre des produits Lactalis interdits…
De même, il est probable que ces précisions apportées sur l’origine de la contamination relancent les polémiques quant aux manquements éventuels de Lactalis. Mais l’entreprise n’est aujourd’hui plus seule à être dans la tourmente. Hier, les supermarchés Leclerc ont admis avoir continué (par erreur) à commercialiser des laits infantiles pourtant frappés par la procédure de rappel au cours du mois de décembre. « Il apparaît que 984 produits ont malgré tout été vendus après le rappel dans plusieurs magasins » a confirmé un communiqué du groupe. L’erreur a été mise en évidence à l’occasion d’un « audit interne de vérification de la bonne application des mesures de retrait des produits de l'entreprise Lactalis », lui-même décidé après l’identification d’une "faille" dans un supermarché du nord de la France. Alors que les autorités ont été immédiatement alertées après la découverte de ce dysfonctionnement, un numéro vert a également été mis en place et tous les consommateurs concernés qui ont pu être identifiés sont actuellement contactés. Toutes ces mesures ne permettront pas d’éviter à Leclerc des retombées judiciaires : l’UFC que Choisir a déjà annoncé sa volonté de porter plainte alors que d’une manière générale, dans cette affaire, les procédures se multiplient. Cette mauvaise application de la mesure de rappel souligne les défauts qui existent régulièrement dans la gestion de ces procédures. Une enquête de l’association des consommateurs CLCV réalisée début 2017 avait ainsi signalé comment la diffusion des informations ne répond pas à des règles précises. L’organisation regrettait également que les ministères ne relaient pas systématiquement l’ensemble des signalements.L’affaire Lactalis met pour sa part en évidence les dysfonctionnements qui interviennent au niveau des retraits par les enseignes de distribution. Autant de failles qui confirment la nécessité d’un renforcement des mesures, réclamé par le CLCV.
Aurélie Haroche
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