
Le magazine Prescrire est le cauchemar de l’industrie Pharmaceutique. Indépendante de l’argent des publicités ; revendiquant suffisamment d’abonnés en particulier chez les médecins, pour vivre confortablement sans « vendre son âme », la revue pourfend sans relâche les abus. Parfois un tantinet frileuse sur l’innovation, en revanche elle attire l’attention sur les abus marketing.
Ce mois-ci, il est encore difficile de lui donner tort, lorsque la revue part en guerre sur le marketing des marques de vieux produits, absolument plus prescrits par les médecins soit en raison de leur inefficacité mais surtout parce qu’ils ne sont plus remboursés.
Prescrire, dénonce le principe commercial des gammes ombrelles qui consiste à vendre, sous un nom de marque commun, diverses spécialités contenant des substances actives différentes exposant à des dangers différents . Suit le nom de huit marques : Actifed, Advil, Clarix, Doli, Fluimucil, Humex et Vicks
Prescrire ajoute :
« Cette stratégie marketing, fondée sur la reconnaissance d'une marque, expose à des confusions entre les médicaments et à la méconnaissance de certains risques, par exemple d'interactions médicamenteuses. Les risques d'erreurs sont accentués par des ressemblances entre spécialités, avec mise en avant en gros et en gras de la marque. »
Ce n’est pas faux… Certains diront que la plupart de ces médicaments ne coûtent plus rien à la solidarité nationale puisqu’ils ne sont plus remboursés. Il s’agit là d’une attitude un peu simpliste, qui viserait à faire croire que le médicament non remboursé est un bonbon inoffensif. Or un médicament, remboursé ou pas, reste un médicament et on doit le considérer comme tel. Surtout si on en prend plusieurs qui peuvent inter agir
Et le numéro de février de Prescrire enfonce le clou avec le très attendu bilan des médicaments qui sont à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options : 90 « cas flagrants de médicaments plus dangereux qu'utiles », pourtant autorisés en France ou dans l'Union européenne.
Un bilan à lire : Prescrire … Et à discuter avec votre médecin, si vous prenez un des médicaments de la liste.
Vous avez dit « bénéfices… » ?
La revue emploie d’ailleurs pour juger ces médicaments cette très vilaine et incompréhensible expression pour les « non professionnels », traduction littérale de l’Anglais, qui parle de « bénéfice – risque ». Ce qui n’a rien à voir avec les immenses profits de l’industrie pharmaceutique et aurait plutôt mérité une autre traduction : « avantages – inconvénients ». Car tout le dilemme pour le médecin devrait se résumer, dans un premier temps, par ces mots : Est-ce que le recours à un médicament apporte plus d’avantage que d’inconvénients ?
Ensuite, et seulement ensuite, vient la comparaison entre anciens et nouveaux médicaments, pour chiffrer, tant financièrement que médicalement les avantages d’une prescription nouvelle. En sachant qu’il est difficile pour un médecin de ne pas prescrire celui qui fait « un petit peu mieux » au nom de l’argent ; partant du principe que pour le malade l’addition est toujours la même : nulle !
Les médecins attendent donc des pouvoirs publics de véritables instructions, pas toujours claires quand il s’agit de médicaments innovants.
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