
Saisi par des patients souffrant de maladie de la thyroïde, le tribunal de grande instance de Paris, s’est déclaré incompétent et a renvoyé l’affaire à Lyon.
Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, saisi en référé par des malades de la thyroïde au sujet du médicament controversé Levothyrox, s’est déclaré incompétent et a renvoyé le dossier au TGI de Lyon, a annoncé ce vendredi l’avocat des malades.
C’est à Lyon que se trouve le siège français des laboratoires allemands Merck, qui fabriquent le Levothyrox.« Cette décision est décevante et nous paraît critiquable », a jugé l’avocat, Me Christophe Lèguevaques, dans un communiqué.
Le directeur juridique de Merck, Florent Bensadoun, a à l’inverse estimé que « la décision du TGI de Paris est cohérente et montre que ce type de procédure ne peut être multiplié devant toutes les juridictions civiles de France ».
Un changement de formule qui fait polémique
Des malades avaient assigné les laboratoires Merck, individuellement ou par le biais de l’association Vivre sans thyroïde. Leur but : obtenir des informations sur le changement de formule du médicament, qu’ils estiment à l’origine de nombreux effets secondaires.
L’audience avait eu lieu le 26 janvier et la décision avait été mise en délibéré à vendredi.« Faut-il aller en appel au risque de perdre plusieurs mois ou est-il préférable de se retrouver à Lyon ? Nous réfléchissons à la meilleure solution », a poursuivi Me Lèguevaques.
Le Levothyrox, prescrit contre l’hypothyroïdie, a changé de formule en France en mars. À partir de juillet et août, des milliers de patients ont commencé à signaler des effets secondaires parfois très gênants (fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux).
L’Agence du médicament saisie
Face à leur colère, les autorités de santé ont dû mettre en place des alternatives, alors que le Levothyrox était en situation de quasi-monopole.
Plusieurs procédures judiciaires sont en cours, dont une action collective pour « défaut d’information » et « préjudice d’angoisse » à Lyon, également menée par Me Lèguevaques.
En novembre, quatorze décès de patients avaient été signalés à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Mais l’autorité de santé n’avait pas établi de lien direct avec la nouvelle formule du Levothyrox, pourtant décriée par les malades qui racontent souffrir de nombreux effets secondaires indésirables.
D’autres tribunaux s’étaient déjà prononcés sur cette affaire, comme à Toulouse, où les juges ont condamné le laboratoire Merck à délivrer des médicaments fabriqués avec l’ancienne formule en Haute-Garonne.
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