Hausse du prix des cigarettes, meilleur remboursement des traitements de sevrage… les mesures mises en place par les gouvernements successifs pour enrayer le tabagisme sont-elles en train de payer ?
Alors que le paquet de cigarettes a encore augmenté d’un euro au 1er mars, les ventes, elles, diminuent. Selon la Seita (Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes), la livraison de tabac chez les buralistes a baissé de 19% au mois de mars par rapport à l’an dernier.
Attention, cette baisse ne signifie pas forcément que les fumeurs sont moins nombreux ou consomment moins. Ils peuvent aussi aller s’approvisionner ailleurs : l’an dernier, plus de 27% des ventes de tabac se sont faites hors du circuit classique, entre contrebande et achats à l’étranger.
Cependant, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) indique dans son rapport de mars 2018 que les achats transfrontaliers se sont stabilisés, voire ont baissé ces derniers mois. Ils ne semblent donc pas constituer l’origine du recul des ventes officielles sur le territoire français.
De plus en plus de fumeurs tentent d’arrêter
Mais les chiffres les plus prometteurs et significatifs sont ceux de la prévention et du recours aux traitements de sevrage.
Selon l’OFDT, en 2017, les Français ont suivi 2,7 millions de mois de traitements anti-tabagiques, soit 600 000 de plus que l’année précédente. Un chiffre record depuis 17 ans.
En un an, tous les substituts au tabac ont vu leurs ventes augmenter, avec en tête, les patchs nicotiniques, en hausse de 45%.

Cette démarche des fumeurs est notamment rendue possible par une meilleure prise en charge par l’Assurance Maladie du coût des traitements de sevrage. Le triplement du forfait annuel de remboursement des substituts nicotiniques (passé de 50 à 150 euros) ainsi que l’élargissement de la prescription aux dentistes, aux infirmiers et aux kinésithérapeutes a par exemple permis d’augmenter de 83% le nombre de patients entre janvier et septembre 2017.
Parallèlement, dopé par le "mois sans tabac" en novembre, la plateforme Tabac info service a reçu près de 20% d’appels supplémentaires en 2017.
La France en retard par rapport à ses voisins
Des données plus précises sur la consommation réelle de tabac dans la population seront connues en mai, avec la publication du baromètre officiel. Jusqu’à présent, malgré les hausses successives de son prix, le tabac continue d’être consommé par près d’un Français sur trois, en légère baisse depuis l’an 2000.
La France reste l’un des pays occidentaux où l’on fume le plus, loin derrière les Etats-Unis, l’Angleterre ou l’Allemagne. Cependant, une enquête Escapad de l’OFDT menée en mars 2017 annonçait un possible inversement des tendances, avec une forte baisse du tabagisme des jeunes, passé de 41,2% en 2000 à 25,1% en 2017.

L’objectif affiché du gouvernement est de poursuivre la baisse de consommation, avec une volonté d’atteindre un prix du paquet de 20 cigarettes à 10 euros en novembre 2020. L’Etat, qui a inscrit dans la Stratégie nationale de santé adoptée fin 2017, la promotion des "comportements favorables à la santé", estime à 26,6 milliards d’euros les coûts sociaux liés au tabac, première cause de mortalité évitable.
http://www.sudouest.fr/2018/04/05/la-hausse-du-prix-du-tabac-commence-a-payer-moins-de-ventes-plus-de-traitements-4346027-4696.phpBagikan Berita Ini
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