Vidéo. Journée sans tabac : "Je ne pensais pas être autant intoxiqué…"

« Mais c’est un alcootest ! » Au moment de souffler dans le tube test, Frédéric avait encore un peu de dérision. Moins après.

Ce jeudi matin, dans le hall d’entrée de l’hôpital François-Mitterrand, à Pau, Frédéric a marqué l’arrêt devant le stand de Cathy Meier, sage-femme tabacologue. A l’occasion de la journée sans tabac, un atelier est proposé jusqu’à 16 heures pour mesurer le taux de monoxyde de carbone contenu dans l’air de ses poumons. C’est lui qui est responsable, notamment des maladies cardio-vasculaires.

"Cela fait peur"

A 46 ans, Frédéric a un passé de fumeur. 25 ans au compteur. Une quinzaine de cigarettes par jour. Il a déjà essayé d’arrêter. Des patchs, la cigarette électronique, même l’auriculothérapie, un traitement par l’oreille. « A chaque fois, j’ai repris. Je suis quelqu’un d’anxieux… ». Les questions sur sa consommation s’enchaînent dressant le portrait d’une forte dépendance physique. Jusqu’au révélateur. Une quinzaine de secondes de respiration, avant de souffler. Verdict : 29 ppm (particules par millions). Soit une « grande intoxication ». « Vous êtes à la limite de l’intoxication très importante, à partir de 31. Là, où il y a des risques cardio-vasculaires », explique Cathy Meier. Moue de Frédéric. « Je ne pensais pas. Cela fait peur. »

Une prise de conscience qui semblait troubler tous ceux qui s’essayaient au test. Comme Murielle, 62 ans. « Vu mon âge, j’aimerais arrêter. Pour pouvoir profiter un peu plus de la vie. » Le test permet d’évaluer le traitement antitabac, c’est-à-dire de doser la quantité de nicotine à administrer pour pallier le manque. « La nicotine n’est pas dangereuse pour la santé, rappelle Cathy Meier. Il vaut mieux se faire accompagner pour le bon dosage. »

Pour Frédéric, des patchs dosés « à 21 » lui ont été recommandés, à compléter avec des pastilles. Et un suivi par un tabacologue. Le moyen le plus efficace pour tirer… un trait définitif sur la cigarette.