Publié le 06/06/2018

Durcissement
Cette mesure est abondamment critiquée par le tout nouveau Syndicat national des médecins remplaçants en hôpitaux (SNMRH). Après avoir publié une liste "noire" des hôpitaux qui appliquent les nouvelles règles, afin de dissuader les praticiens intérimaires de les choisir, l’organisation demande désormais « à tous ses adhérents et sympathisants de refuser de remplacer dans tous les hôpitaux qui appliquent le décret 2017-1605, à compter du 15 juin 2018 » indique-t-elle dans un communiqué. Le syndicat indique également qu’il poursuivra tous les centres qui se risqueraient à engager des praticiens non habilités à effectuer des remplacements. Ce durcissement est lié au refus d’Agnès Buzyn d’entendre les revendications des médecins intérimaires qui contestent la diminution de leur rémunération de 40 % en trois ans et refusent d’être désignés comme les responsables des difficultés budgétaires des hôpitaux.Une attitude jugée peu déontologique
Le ministre de la Santé a choisi cependant pour l’heure de ne
pas répondre à ces récriminations, qui font l’objet d’un
"chantage", qu’elle réprouve et auquel elle appelle à ne pas céder.
L’Ordre des médecins s’est également montré critique vis-à-vis de
la méthode employée par le SNMRH.
« Le manque d’attractivité de la carrière de praticien hospitalier est parfaitement connu des professionnels et des pouvoirs publics depuis des années. De vingt à vingt-cinq pour cent des postes ne seraient pas pourvus, ce qui conduit un nombre important d’hôpitaux à recourir aux médecins intérimaires pour assurer leurs missions de service public. Cette situation, que l’Ordre déplore, ne saurait justifier que des médecins qui depuis des années prêtent leur concours aux établissements hospitaliers engagent, sans tenir compte des conséquences de leur prise de position, des actions susceptibles par exemple d’annuler des journées opératoires programmées parfois de longue date. Ces comportements, peu soucieux du devoir d’humanité envers les patients, sont susceptibles de nuire à leur prise en charge et déconsidèrent la profession » écrit l’instance ordinale.
Reste à savoir si ces remontrances auront un impact sur la colère exprimée par le SNMRH et si face à cette fronde certaines directions hospitalières ne seront pas tentées de remettre à plus tard l’application du décret.
Aurélie Haroche
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