
L'attente pour l'obtention d'un greffon varierait de un à cinq en fonction de la zone géographique. Une association de patients a saisi le Défenseur des droits.
Trois jours après la Journée nationale de réflexion sur le don d'organe, qui s'est tenue le 15 juin, Le Parisien publie une enquête éloquente sur les délais, en France, pour l'obtention d'une greffe de rein. L'attente varie du simple au quintuple en fonction du lieu de résidence du patient: le délai le plus court étant mesuré à Caen (13 mois), le plus long, sans surprise, à Paris-Tenon (66 mois soit plus de cinq ans et demi), selon les chiffres de l'Agence de Biomédecine, l'établissement public qui gère prélèvements et greffes en France.
Ces disparités, note le quotidien, s'expliquent en partie par un principe observé depuis les années 1980: celui du "rein local". L'hôpital qui prélève deux reins sur un patient décédé a la possibilité d'en conserver un pour un patient inscrit localement. Le second rejoindra lui le réseau national. Selon l'association de patients de maladies rénales Renaloo, ce sont ainsi 46% des reins prélevés en France qui échappent aux critères d'attribution nationaux. D'où des délais d'attente très variables en fonction des hôpitaux, et en fonction de facteurs aussi variés que l'âge de la population dans la région ou du nombre d'accidents de la route. Avec les conséquences que l'on imagine sur l'état de santé et in fine les chances de survie du patient.
Et le constat est d'autant plus alarmant que, précise Le Parisien, les malades sont dans leur majorité inconscients de ces disparités régionales, et qu'ils ne songent donc pas à aller voir ailleurs pour accélérer le processus.
En finir avec le rein local?
Pour alerter sur cette discrimination géographique, Renaloo a saisi le Défenseur des droits, le Comité consultatif national d'éthique et le ministère de la Santé. Elle demande à l'Agence de Biomédecine d'en finir avec le rein local pour établir une liste nationale.
Contactée par Le Parisien, l'Agence convient que "des progrès sont nécessaires" mais nuance: "A Paris par exemple, le temps est long mais les malades sont inscrits plus vite sur liste d'attente".
Les patients en attente d'une greffe de rein étaient 17.700 en 2016.
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/greffe-de-reins-une-association-pointe-des-discriminations-geographiques_2018129.htmlBagikan Berita Ini
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