Ils étaient attendus depuis plus d’un mois. Comme évoqué la semaine dernière, Santé publique France a rendu publics lundi soir les pourcentages précis de variants du nouveau coronavirus parmi les nouveaux cas de Covid-19, dans chaque département. Jusque-là, seules des tranches (de 10 à 30 %, de 30 à 50 %, plus de 50 % etc) étaient utilisées.
Ces données, disponibles en open data et sur la plateforme Geodes, proviennent du « criblage » des tests positifs sur la semaine écoulée. Cette technique consiste à rechercher des mutations spécifiques à tel ou tel variant. Selon les départements, entre 21 et 77 % des prélèvements positifs sont actuellement « criblés ». L’agence sanitaire considère que ces taux sont suffisamment élevés pour aboutir à une estimation de la proportion de chaque variant parmi l’ensemble des cas positifs.
Le variant britannique inégalement réparti
Le variant B.1.1.7 dit « britannique » représente près de 65 % des nouveaux cas en France, d’après ces données portant sur la semaine du 27 février au 5 mars (les chiffres liés aux tests sont toujours communiqués avec un délai de trois jours afin qu’ils soient consolidés). Il est donc largement majoritaire à l’échelle de tout le pays et il l’est aussi dans 82 départements, soit 53 de plus en quinze jours. Cette évolution était attendue par les épidémiologistes, s’agissant d’un variant estimé entre 30 et 70 % plus contagieux. Il circule bien moins chez les 80 ans et plus que dans les autres catégories d’âges, sans doute notamment car ces populations ont moins de contacts sociaux.

Les trois départements de métropole les plus touchés sont la Corse-du-Sud (85,1 %), l’Aube (84,5 %) et les Alpes-Maritimes (81,2 %). Ce taux « étonne » le député de l’Aube Grégory Besson Moreau. « Il y a un maillage autoroutier très fort sur notre territoire et les autoroutes sont pleines, donc peut-être que beaucoup de gens venus d’ailleurs s’y sont arrêtés. Mais il n’y a pas eu d’événement ou de réunion majeure organisée », indique l’élu. Le département situé dans la région Grand-Est fait aussi partie des trois nouveaux qui ont été placés sous surveillance renforcée par le gouvernement, jeudi 4 mars. Le taux d’incidence y a augmenté de 17 % en une semaine et il frôle désormais la valeur 300.
Dans son dernier point épidémiologique paru jeudi 4 mars, Santé publique France note d’ailleurs l’existence d’une « relation croissante entre le pourcentage de suspicions [des trois variants] et l’évolution de l’incidence », sur les deux dernières semaines. Cette corrélation n’existe cependant pas partout. Dans le Var et les Alpes-Maritimes par exemple, l’incidence a diminué depuis une ou deux semaines tandis qu’environ 4 cas sur 5 sont désormais liés au variant britannique. Preuve que d’autres éléments, comme le confinement le week-end sur le littoral des Alpes-Maritimes ou la météo, peuvent aussi avoir un impact.
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La Guadeloupe et la Martinique complètent le top 5 des départements où le variant britannique circule le plus, mais les échantillons sont assez limités donc ces proportions doivent être interprétées avec prudence. Dans vingt territoires, situés un peu partout en France, cette souche représente toujours moins de la moitié des nouveaux cas.
Les deux autres variants surtout dans le Grand-Est
La circulation des deux autres variants qui suscitent l’attention des autorités sanitaires, à savoir celui recensé en premier en Afrique du Sud et l’autre au Brésil, reste beaucoup plus limitée à l’échelle de tout le pays. Ces deux souches sont confondues car une mutation commune est recherchée lors du criblage. Elles représentent actuellement 5 % des nouveaux cas en France, contre 4,3 % quinze jours plus tôt.

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La Moselle est de très loin le département le plus touché, avec 46,4 % de suspicions d’un de ces deux variants. « L’origine serait peut-être liée à la contamination d’un militaire revenant de Mayotte le 24 janvier 2021 avec une réunion de militaires du Grand-Est à Épinal fin janvier », indiquait le Conseil scientifique dans un avis du 12 février (mais rendu public deux semaines plus tard). Suivent deux territoires d’outre-mer proches géographiquement de l’Afrique du Sud, à savoir Mayotte justement et La Réunion, ainsi que deux départements tout proches de la Moselle, les Vosges et la Meurthe-et-Moselle. Dans les Vosges, la proportion est passée de moins de 2 % à plus de 22 % en quinze jours. 67 autres collectivités, soit la grande majorité d’entre elles, sont toujours à moins de 5 %.

Le variant dit « brésilien » aurait lui aussi « une transmissibilité accrue » tandis que celui dit « sud-africain » serait « associé à un risque plus élevé de réinfection », d’après des études préliminaires évoquées par Santé publique France. Le second pourrait aussi rendre la vaccination moins efficace. Concernant AstraZeneca, « on peut attendre que l’efficacité contre toute forme de Covid chute de 50 % avec le variant sud-africain », d’après le Conseil scientifique.
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