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Violences obstétricales : quel est ce calvaire vécu par certaines patientes ?

Le débat des violences gynécologiques et obstétricales revient sur le devant de la scène. Un an après avoir commandé un rapport sur le sujet au Haut Conseil de l'Égalité, Marlène Schiappa, la secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, va enfin recevoir les conclusions et recommandations de cet instance consultative indépendante, ce vendredi 29 juin.

Derrière cette expression fourre-tout, les violences gynécologiques et obstétricales couvrent plusieurs pratiques que des médecins entreprennent à l'insu de leurs patientes ou décident quand même de pratiquer alors qu'elles s'étaient clairement montré opposées à leur usage. La dessinatrice Emma l'avait raconté dans une bande dessinée paru l'année dernière.

Longtemps cachées, reléguées au rayon de la simple formalité, ces violences obstétricales sont apparues dans l'espace médiatiques grâce aux témoignages de plusieurs femmes relayés notamment dans les médias, mettant alors des mots sur leurs douleurs subies en silence depuis de nombreuses années.

L'épisiotomie

Cette pratique chirurgicale consiste à inciser, avec des ciseaux, sur quelques centimètres la muqueuse vaginale et les muscles superficiels du périnée pour faciliter un accouchement et éviter des déchirures du sphincter. 

Banalisée, "l'épisio" n'en est pas moins un acte qui peut traumatiser une femme, comme on peut le lire dans un article publié sur Slate en juillet 2016 : "Elle peut être synonyme de douleur, de complications atroces, de baffouement du consentement." C'est bien là que l'on parle de "violences", lorsque le corps de la femme est mutilé contre son gré. 

D'après Didier Riethmuller, chef du pôle mère-femme au CHU de Besançon, où l'épisiotomie se pratique seulement pour 1% des accouchements, "couper pour éviter que ça se déchire, c'est débile (...) À la fin de années 1990 début des années 2000, on commence à avoir des résultats, des preuves que l'épisiotomie ne protège pas de la déchirure", expliquait-il à RTL Girls en mai 2017, militant alors pour le "respect du périnée". 

Le "point du mari"

Il s'agit de la double-peine de l'épisiotomie pour les femmes : la mutilation qui vient après ce premier acte et qui consiste pour un médecin à resserrer le vagin d'une femme grâce à des points de suture.

L'objectif de cette intervention n'a rien de médical. Il s'agit tout simplement de "permettre, lors de l'intromission de Monsieur, un plaisir accentué pour lui", comme le dénonçait la sage-femme Agnès Ledig dans un article publié en mars 2014.

La sage-femme soulignait également que les points étaient réalisés sans le consentement de la patiente, ou sans l'en avoir informée des conséquences. "Il n‘y a qu‘à se promener sur Internet pour constater toutes ces femmes qui témoignent de la douleur aux rapports depuis ce point du mari qu‘elles ont subi", ajoutait Agnès Ledig dans ce texte lanceur d'alerte. 

Césarienne à vif

Quand l'urgence d'accoucher est décrétée par les médecins et que la voie basse n'est pas possible, certains professionnels pratiquent ce que l'on appelle une "césarienne à vif". "On commence à m’ouvrir et je sens le scalpel glisser sur mon ventre d’un point A vers un point B. (...) c’est horrible, je sens comme des coups de poing à l’intérieur (...). Je me débats, je leur dis que j’ai mal. (...) Ils me répondent,: 'Mais non, vous n’avez pas mal, c’est une sensation, pas une douleur'", témoigne Laure au Figaro.

Dans un article publié par le docteur Docteur Dan Benhamou du département d’anesthésie-réanimation, de la faculté de médecine Paris Sud, ce dernier explique que "l'urgence extrême est souvent l'excuse" mais qu'elle ne doit pas être la raison d'une prise en charge entraînant une telle douleur pour la mère. D'autant plus que, scientifiquement, "il n’existe aucune preuve montrant que retarder l’incision de quelques minutes engage le pronostic vital de façon péjorative et justifie l’incision à vif". 

Violences psychologiques

Derrières les actes physiques, il y a aussi des mots, des phrases et des commentaires qui peuvent blesser celles qui les entendent, au point de devoir parfois parler de maltraitances psychologiques. 

Le site de l'association Césarine a par exemple répertorié plusieurs témoignages de femmes et de commentaires entendus avant, pendant ou après leur césarienne : "Ne criez pas madame, vous dérangez le chirurgien" ; "Après une césarienne, au moins, tu as toujours un sexe de jeune fille" ; "Tu as eu une césarienne ? Et bien, fallait pousser ma grande".

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