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De plus en plus de personnes séropositives sont soignées, mais ces progrès sont aujourd'hui fragilisés selon l'ONU.
La lutte contre le sida est dans une situation paradoxale. La proportion de séropositifs qui ont accès aux traitements n'a jamais été aussi élevée: 21,7 millions sur 36,9 millions au total prennent des traitements antirétroviraux, soit la plus haute proportion jamais atteinte, selon un rapport de l'Onusida publié mercredi. "Personne n'aurait cru que nous aurions pu mettre 22 millions de personnes sous traitement en 2018. C'était un rêve", a rappelé le directeur exécutif de l'Onusida, Michel Sidibé, lors d'une conférence de presse à Paris.
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Mais "malheureusement, nous sommes un peu victimes de ces résultats", a-t-il nuancé, en déplorant une "crise de la prévention". Intitulé "l'ONUSIDA alerte que les progrès ralentissent et que le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH", le rapport dénonce un relâchement dans la prévention et la baisse des financements qui font craindre un rebond de l'épidémie.
"Il manque 7 milliards de dollars par an"
Cela compromet l'objectif que s'est fixé l'ONU pour 2020: que 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que 90% de ces dernières soient sous traitement, et que parmi celles-ci, 90% aient une charge virale indétectable. "Nous n'allons pas au rythme que nous nous étions assigné. Pour briser la colonne vertébrale de cette épidémie il faut arriver à 30 millions de patients traités en 2020", a martelé le patron malien de l'Onusida.
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Au premier rang des inquiétudes, la question du financement. "Il manque 7 milliards de dollars par an (...) pour nous permettre de maintenir nos résultats", a indiqué M. Sidibé à l'AFP. L'an dernier, 20,6 milliards d'euros étaient consacrés à des programmes de lutte contre le sida dans les pays à faible et moyen revenu, qui en financent eux-mêmes 56%, selon le rapport.
"La crainte est que la diminution des contributions des bailleurs internationaux n'entraîne une diminution des investissements internes des pays touchés", selon M. Sidibé. Or, "au moins 44 pays dépendent à 75% de l'aide internationale pour combattre l'épidémie". Les États-Unis de Donald Trump, qui sont historiquement le contributeur majeur de la lutte contre le sida, ont par exemple prévu des coupes budgétaires.
Des disparités dans les lieux d'infection
Il y a eu 1,8 million de nouvelles infections l'an dernier, un nombre stable par rapport aux années précédentes. Mais les résultats globaux dévoilés mercredi cachent de fortes disparités. En Afrique de l'Ouest et centrale notamment, seuls 40% des porteurs du virus ont accès aux traitements.
"Certains pays continuent à nous inquiéter, comme le Nigeria, qui représente à lui seul environ la moitié de toutes les nouvelles infections d'Afrique de l'Ouest", selon M. Sidibé. Autre source d'inquiétude: "l'épidémie en Russie est en train de se généraliser. Alors qu'elle était concentrée sur les populations qui s'injectent des drogues, elle touche de plus en plus la population générale".
Et "même si on a évité 1,4 million de nouvelles infections chez les enfants depuis 2010, on constate malheureusement que nous n'avons pas fait suffisamment de progrès", a-t-il noté. "On continue à avoir plus de 50% des enfants qui n'ont pas accès aux traitements, et il y a eu l'année dernière 110 000 décès et 180 000 nouvelles infections. C'est inadmissible".
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