
Aux États-Unis, un comté a observé un boom dans les vaccinations après avoir annoncé que les enfants non immunisés seraient bannis des lieux publics.
Plus de 500 nouvelles vaccinations contre la rougeole en deux jours: le chef du comté américain de Rockland, au nord de New York, s’est félicité vendredi de ces chiffres après avoir banni des lieux publics tout mineur non vacciné contre la maladie, a indiqué l’AFP. Ed Day a estimé que son comté était «en bonne voie» pour atteindre un taux d’immunisation par première injection de 93%, proche du niveau jugé nécessaire pour mettre fin à cette épidémie. Depuis octobre, 17.400 vaccins ROR ont été administrés dans le comté selon Ed Day (soit un peu moins de 100 par jour en moyenne).
Mardi 26 mars, ce comté de 300.000 habitants avait fait parler de lui en annonçant que, dans le cadre d’une mesure «d’état d’urgence», les mineurs non vaccinés seraient, pour 30 jours, interdits de lieux publics. Cela concernerait 27% des enfants entre 1 et 18 ans, ce alors que sévit une épidémie de rougeole dans le comté. Sept voyageurs étrangers l’y auraient apporté en septembre, alors qu’elle était officiellement éradiquée depuis 2000. À la date du 29 mars, le comté a enregistré 157 cas confirmés de rougeole, dont près de 83% n’avaient jamais été vaccinés contre la maladie. La communauté orthodoxe juive, importante dans cette région, serait particulièrement touchée.
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La mesure d’éviction radicale était censée aider à «éteindre cette épidémie et protéger la santé de ceux qui ne peuvent pas être vaccinés pour des raisons médicales ou les enfants trop jeunes pour être vaccinés», avait alors expliqué Ed Day. Le site internet officiel du comté indique que parmi les cas confirmés, près de 15% concernent des bébés de moins de 1 an (la première injection étant habituellement faite entre 12 et 15 mois). Face à l’épidémie, le département de la santé du comté recommande une première injection entre 6 et 11 mois. Quant aux 1-3 ans qui ont déjà été vaccinés une première fois, il est recommandé de ne pas attendre pour leur faire une seconde injection (habituellement faite entre 4 et 6 ans).
L’Organisation mondiale de la santé s’est alarmée début mars d’un retour de la rougeole dans le monde, avec 136.000 morts en 2018 et un bond d’environ 50% des cas signalés l’an dernier par rapport à 2017. Une augmentation due, dans les pays pauvres, à une difficulté d’accès aux vaccins, mais alimentée dans les pays riches par une défiance envers les vaccins en général et le ROR (rougeole-oreillons-rubéole) en particulier, soupçonné à tort de provoquer l’autisme. Face à cette défiance grandissante, les responsables de la santé publique semblent tentés par l’obligation vaccinale.
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En Allemagne, l’association des pédiatres a ainsi appelé mercredi la coalition gouvernementale à rendre obligatoire le vaccin contre la rougeole, avant d’y adjoindre 7 autres vaccinations (rubéole, diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, oreillons et varicelle). Ils soutenaient une proposition du ministre de la Santé Jens Spahn, favorable à une obligation de vacciner contre la rougeole les enfants scolarisés.
En France, l’obligation de vacciner les enfants contre 11 maladies instaurée en janvier dernier et très critiquée à l’époque semble porter ses fruits: «La couverture de la vaccination hexavalente (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, Haemophilus influenzae de type B et hépatite B) continue de progresser», se félicitait le gouvernement le 25 mars à l’issue d’un Comité interministériel pour la santé, annonçant une hausse de la couverture vaccinale de 93 à 98,6% (selon les premières estimations sur les enfants nés entre janvier et mai). «La couverture vaccinale contre les infections à méningocoque C est estimée à 75,7 % alors qu’elle n’était que de 39,3 % pour la même période en 2017», ajoutait le dossier de presse. Pour savoir si cette hausse de la couverture vaccinale concerne aussi la rougeole, il faudra cependant attendre: en France, la première injection est (hors contexte épidémique) obligatoire à 12 mois, la seconde entre 16 et 18 mois.
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