Insidieuse, la maladie d'Alzheimer affecte progressivement les fonctions cognitives d'un individu. Perte de mémoire, de langage et désorientation sont les signes cliniques les plus connus.
Touchant 900.000 français, principalement des femmes, la maladie d'Alzheimer pourrait pourtant dans un cas sur trois selon les chercheurs, être évitée grâce à une prévention adaptée. Aujourd'hui, chaque année, 225 000 nouveaux cas sont recensés.
Pour apporter un diagnostique plus rapidement de la maladie, Romain Verpillot, docteur en chimie analytique et président d'Alzohis, a mis au point un test. Explications.
Romain Verpillot est docteur en chimie analytique et président d'Alzohis. Photo DR
Qui a-t-il de nouveau dans votre approche concernant la maladie d’Alzheimer ?
Nous avons découvert des petites molécules qui présentaient des signatures spécifiques de la maladie d’Alzheimer. Cette méthode d’identification permet de reconnaître précisément et plus rapidement la maladie. Notre innovation, c’est de combiner une approche très classique, qui dose des bio marqueurs, avec des outils mathématiques. Cette approche, qui combine plusieurs spécialités scientifiques- chimie analytique, neuroscience, mathématiques et informatique- est une première mondiale.
Une première qui repose sur l’anticipation du diagnostic ?
Jusqu’à présent, on considère le bio marqueur d’une maladie neuro-dégénérative avec un seuil : on est au-dessus ou en dessous, c'est-à-dire qu’on est positif ou négatif. Notre méthode, le NoraTest va permettre de s’éloigner de la considération binaire qui fait de vous un malade ou un bien portant.
Mieux comprendre Alzheimer, pour mieux lutter
Notre travail permet de déterminer précisément l’état d’avancée de la maladie, donc la rapidité dans laquelle le patient va entrer dans une phase de démence ou pas. Nous allons permettre une prise en charge personnalisée, dans une démarche préventive et non médicamenteuse. On peut ainsi gagner des années de vie, en vivant très bien !
On peut donc parler de confort pour le patient ?
Le grand confort de notre approche, c’est son accessibilité dès les premiers symptômes. Ce test va considérablement améliorer la première évaluation clinique réalisée par le médecin. Aujourd’hui, on dispose d’une grille qui permet d’évaluer les pertes cognitives d’un patient.
Dès l’apparition d’un symptôme, le médecin pourra désormais prescrire une prise de sang qui dira très précisément l’avancée de la maladie. J’insiste sur la facilité d’accessibilité à cet examen, car le patient, muni de son ordonnance pourra aller immédiatement dans le laboratoire de son choix, comme il le fait pour mesurer par exemple son cholestérol.
Concrètement, comment se pratique le test ?
Tout simplement par une prise de sang. Aujourd’hui, la détection de la maladie se fait par une combinaison d’examens, qui se termine forcément par une ponction lombaire. C’est un geste invasif que beaucoup de patients refusent.
Lorsque l’on est âgé, on est plus fragile et il existe des effets secondaires. La ponction lombaire est de plus souvent accompagnée par des examens coûteux comme le pet scan ou l’IRM. En changeant le parcours du diagnostic, on peut de fait éviter des examens qui s’avéreraient inutiles.
Comme se fait l’interprétation de la prise de sang ?
Le Noratest s’appuie sur des dosages déjà existants. Notre découverte permet simplement au laboratoire de disposer de nouvelles clés de recherche. Le laboratoire d’analyse va se connecter sur un site sécurisé pour renseigner les informations nécessaires pour le calcul du score.
Qui pourra et devra bénéficier de votre test ?
Il faut savoir que la maladie d’Alzheimer est génétique dans moins de 2% des cas. Il n’est pas question de venir passer le test par initiative personnelle. Le « candidat » type est le patient âgé d’au moins 55 ans qui se plaint à son médecin de troubles de mémoire ou d’orientation.
En attendant de trouver un traitement, il s’agit de gagner du temps ou plus exactement de ne pas en perdre ?
La maladie d’Alzheimer se déclenche 20 à 30 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Cette phase silencieuse est suivie d’une phase d’environ 10 ans durant – ce qu’on appelle le stade prodromal- laquelle le patient a des troubles cognitifs subjectifs, c'est-à-dire non caractérisés. Arrivent ensuite les troubles légers.
Maladie d'Alzheimer : distinguer le vrai du faux
Les patients sont aujourd’hui détectés très tardivement. Les examens confirment ce que l’on pressent, alors que notre méthode va permettre de détecter ce que l’on ne voit pas encore. Cela permettra une prise en charge beaucoup plus tôt.
On sait par exemple que des régimes alimentaires sont particulièrement
indiqués et qu’au contraire, des médicaments sont néfastes. On sait aussi que des exercices cognitifs permettent une poursuite de l’activité professionnelle et le maintien d’une vie sociale. Retarder le déclin cognitif, c’est aussi faire une économie sur la prise en charge des patients en perte d’autonomie. Alzheimer est une maladie qui coûte extrêmement cher à la société mais aussi aux proches des malades.
Propos recueillis par Victor Mathias/ALP
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