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Coronavirus chinois : faut-il en avoir peur ? Six questions sur une maladie mortelle - Le Parisien

Les trois cas positifs français du nouveau coronavirus, les premiers en Europe, s'ajoutent ce vendredi soir à un bilan qui ne cesse d'enfler. En un peu plus de vingt-quatre heures, il est passé dans le monde de 600 malades et 17 morts à près de 1300 personnes infectées et 41 décès, ont précisé samedi les autorités locales. Jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré l'urgence dans l'Empire du milieu.

Et en dehors de la Chine ?

Avant la France, des cas exportés ont été décrits au Japon, en Corée du Sud, en Thaïlande mais aussi aux Etats-Unis. Un premier cas vient d'être annoncé en Australie : le patient, un homme sur lequel aucun autre détail n'a été divulgué, a rallié Melbourne il y a une semaine en provenance de la ville de Wuhan, épicentre de l'épidémie, ont indiqué les autorités australiennes.

Dans l'espoir de stopper la propagation de celui que l'on appelle le 2019-nCoV, la Chine a élargi ce samedi son cordon sanitaire, et ce sont désormais 56 millions de personnes qui sont confinées dans 18 communes -cinq villes supplémentaires de la province de Hubei (centre) ont été ajoutées aux 13 initiales. Conséquence, les transports publics à destination de ces agglomérations ne sont plus assurés, et les bretelles d'autoroute les desservant sont fermées.

L'Institut national de la santé (Inserm), qui a élaboré une carte du risque d'importation de l'épidémie en Europe, avait évalué la probabilité que le virus arrive en France dans les deux semaines entre 5 % et 13 % selon les hypothèses. Un scénario rassurant vite contredit.

Qui sont les victimes ?

Jean-Claude Manuguerra, responsable de la cellule d'intervention biologique d'urgence à l'Institut Pasteur, à Paris, a pu consulter la liste des profils des personnes décédées. « Il s'agit de patients âgés, souffrant de comorbidités ou plus jeunes mais malades, immunodéprimés. » Un virus, précise-t-il, « c'est comme une baffe. Si vous êtes bien portant, vous restez debout sinon elle vous met à terre ».

C'est quoi ce virus ?

Encore mystérieux, on sait qu'il appartient à la famille des coronavirus, connue depuis plus de quarante ans, à l'origine de banals rhumes. Elle porte ce nom en raison de l'enveloppe du virus, qui forme comme un manteau avec une couche de poils.

Mais en 2003, l'un d'eux crée la surprise : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), parti aussi de Chine, se révèle bien plus dangereux et entraîne, pour la première fois, des pathologies sévères, à l'origine de près 800 décès. En 2012, un nouveau coronavirus est détecté pour la première fois en Arabie saoudite.

Celui que l'on vient de découvrir, responsable de toux, de fièvre, frissons, fatigue, gêne respiratoire, est donc un parent du SRAS. « Il a été isolé en seulement trois semaines par les Chinois, chapeau ! » salue le Pr. Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Comment se fait la contamination ?

Une chose est sûre, le virus, qui a une période d'incubation moyenne de sept jours, a été transmis à l'homme par un animal qui se trouvait, très certainement, sur le marché aux fruits de mer, où l'on vend des serpents, des blaireaux, des rats vivants, là où le premier cas a été recensé à Wuhan. Lequel ? « À mon avis, ce n'est pas un poisson, mais un mammifère, penche le chercheur de l'Institut Pasteur, Jean-Claude Manuguerra. Aucune piste n'est exclue. »

Pour le SRAS, des chauves-souris roussettes, porteuses du coronavirus, avaient infecté des civettes, des gros chats, qui ont elles-mêmes contaminé l'homme. « Cobaye, lapin ou hamster ? Pour l'instant, on s'en fiche complètement, s'exclame Eric Caumes. On a une épidémie à gérer ! »

Quant à la transmission d'homme à homme, elle se ferait par les voies aériennes, gouttelettes de salive ou par contact avec les mains. « Le coronavirus semble moins contagieux que la grippe, rassure Jean-Claude Manuguerra, car il se loge souvent dans les parties respiratoires profondes. »

VIDÉO. Virus mortel : la Chine relance la production de masques

Comment on le détecte ?

Grâce aux Chinois, qui ont mis le virus à disposition de la communauté internationale scientifique, le test de diagnostic, qui consiste à un prélèvement du nez et de la gorge, sera disponible « d'ici dix jours dans tous les gros services de virologie de France », assure le médecin de la Pitié-Salpêtrière. Mais il ressemble beaucoup à celui de la grippe.

Actuellement, il n'y a pas de traitement contre le coronavirus. « Il faut attendre que ça passe, poursuit le spécialiste. Certains ont sûrement eu des formes bénignes sans s'en rendre compte. » Au moindre doute, « appelez le 15 », martèle Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence, précisant qu'il ne faut surtout pas se rendre aux urgences pour éviter toute contamination.

Est-ce qu'on en fait trop ?

Incontestablement, selon le Pr Caumes, très étonné par la décision des Chinois de mettre en quarantaine des « monstres urbains » entiers. « Je n'ai vu ça que dans des petites villes de République démocratique du Congo, foyer d'Ebola, avec 50 % de mortalité, là on parle de 1 à 2 %… »

Sa théorie, soit les Chinois « nous baratinent » et le taux de décès est bien plus élevé, soit, l'hypothèse, la plus probable, « ils sont dans une opération de rachat du SRAS ». En 2002, les autorités ont été accusées d'avoir caché les faits, là, ils feraient donc l'inverse, jusqu'à en faire trop.

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