Une poussée de fièvre, des courbatures, de la toux… Pour cette étudiante de 18 ans, réceptionniste dans un hôtel accueillant des touristes chinois, le coupable était idéal : coronavirus. « Elle y a tout de suite pensé et était très inquiète », confie le Dr Gérald Kierzek, urgentiste à l'Hôtel-Dieu, à Paris, où la patiente est venue consulter ce vendredi soir.
Si la jeune femme en est quitte pour quelques jours de grippe, elle est symptomatique de l'autre effet indésirable du mystérieux virus qui secoue le monde : le risque de céder à la panique alors que trois premiers cas de nCoV, son surnom, ont été confirmés en France.
« L'enjeu est aussi de maîtriser la psychose des gens et de leur délivrer les bons messages », insiste le médecin. Le premier est de ne justement pas se rendre aux urgences ou chez son médecin de ville mais d' appeler le 15 en cas de symptômes. « Rappelons que le virus est suspecté uniquement en cas de contact direct avec une personne infectée ou s'il y a eu un séjour en Chine », résume Gérald Kierzek.
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Si le ton des médecins, comme des autorités de santé, se veut rassurant, c'est aussi parce qu'en France, les deux hommes et la femme contaminés, « vont bien ». Devant l'hôpital parisien Bichat, le professeur Yazdan Yazdanpanah, le dit dans un grand sourire. Ici, un couple de jeunes trentenaires, d'origine chinoise et revenant de Wuhan (l'épicentre de l'épidémie), a été pris en charge vers midi ce vendredi, après avoir contacté le 15. À 20 heures, le test - un recueil de matières dans la gorge ou un simple crachat - était clair : tous deux étaient positifs au coronavirus.
«La France est très bien préparée»
Même si chacun a été placé en quarantaine, dans deux chambres séparées où l'air entre mais ne ressort pas, ils sont très en forme, physiquement comme psychologiquement. Idem à Bordeaux, où un homme de 48 ans, qui en janvier avait effectué un déplacement professionnel dans l'Empire du milieu, a été infecté mais ne présente pas de forme grave de la maladie. Les festivités du Nouvel An chinois, qui devaient se tenir ce dimanche dans la cité bordelaise ont tout de même été annulées, par « principe de précaution ».
Au niveau mondial, l'alerte reste vive, alors que la pneumonie virale a déjà touché 1300 personnes et en a tué 41. « La situation est grave », s'est ému le président chinois. Le géant automobile PSA a lui annoncé ce samedi rapatrier ses expatriés vivant dans l'agglomération de Wuhan.
« Nous avons beaucoup appris des autres épidémies, notamment du Sras de 2003. Aujourd'hui, la France est très bien préparée », indique Pierre Carli, patron du Samu de Paris qui a reçu entre vendredi et samedi, une trentaine d'appels dont les doutes ont pu être levés pour 95 % d'entre eux. « Il ne faut pas oublier que nous sommes en hiver et que nous ne devons pas laisser passer d'autres maladies », rappelle-t-il. Ce samedi, le ministère indiquait mettre en place une équipe médicale à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle et lancer une page d'information entièrement dédiée au virus qui n'a pas fini de faire parler de lui.
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