Alors que l'on parle beaucoup de la chloroquine comme potentiel remède au coronavirus, d'autres pistes sont évoquées. Le vaccin utilisé contre la tuberculose en fait partie.
[Mis à jour le 30 mars 2020 à 13h54] La course contre la montre a débuté. Dans le monde entier, des scientifiques sont à pied d'oeuvre pour trouver le vaccin, traitement ou médicament qui permettra de soigner le coronavirus Covid-19, qui continue, jour après jour, de faire des victimes. Si la chloroquine occupe considérablement l'espace médiatique, d'autres pistes existent, suscitant plus ou moins d'espoir. Tout dernièrement, on parle du vaccin contre la tuberculose comme possible remède au nouveau coronavirus.
C'est en tout cas la piste mise en avant en France par Laurent Lagrost, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). A Europe 1, il a expliqué, tout en restant prudent, pourquoi ce vaccin, appelé BCG, pourrait également se montrer performant contre le Covid-19. "Il est possible que ce vaccin puisse doper notre système immunitaire", fait-il savoir, précisant que notre système immunitaire pourrait, grâce au BCG, mieux s'adapter face au virus chinois et ainsi mieux nous protéger. Laurent Lagrost aimerait voir sa piste être confirmée ou infirmée et pour cela, il a lancé un appel aux praticiens français, celui de vérifier les dossiers de leurs patients en réanimation et notamment leur état de couverture par le BCG. L'intérêt de ce procédé permettrait également d'expliquer pourquoi les plus âgées sont les plus exposés au coronavirus. "La vaccination BCG contre la tuberculose administrée aux enfants confère une mémoire immunitaire entre 15 a 20 ans. Alors que la vaccination des adultes remonte parfois à 40 années", explique-t-il.
Par ailleurs, des chercheurs néerlandais examinent également les effets du vaccin BCG sur le nouveau coronavirus. Le Figaro révèle que "chez la souris, le BCG entraînerait une baisse de la charge virale et stimulerait la sécrétion de protéines qui régulent l'activité du système immunitaire. Le vaccin permettrait aussi de mieux contrôler l'inflammation, qui dans le Covid-19 est très forte dans les poumons". Mihai Netea, spécialiste des maladies infectieuses au centre médical de l'université Radboud aux Pays-Bas, a entamé une expérimentation sur 1 000 soignants hollandais en contact direct avec les malades. Les conclusions seront connues sous trois à quatre mois.
- Non. Plusieurs traitements sont expérimentés. Le plus prometteur est la chloroquine (un antipaludéen répandu). Vendredi 27 mars 2020, le Pr Raoult a rendu public les conclusions d'une seconde étude sur les effets de la chloroquine dans le traitement du Covid-19. L'expérimentation, menée à l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, portait sur 80 patients plutôt jeunes. Pendant 6 à 10 jours, les sujets ont reçu une association d'hydroxychloroquine (3 x 200 mg par jour) et d'azithromycine (un antibiotique). 81% des patients ont connu "une évolution favorable". Après 10 jours, 13 patients étaient toujours en soins intensifs et un patient de 86 ans est décédé. Le Professeur souligne qu'au bout de 8 jours, la charge virale était indétectable chez 93% des patients. Cependant, les démonstrations du Pr Raoult demeurent décriées par une partie du corps médicale.
- Vendredi 20 mars 2020 a débuté le projet Discovery piloté par l'Institut thématique Immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie. En France, cet essai clinique coordonné par l'Inserm porte sur 800 patients hospitalisés dans cinq établissements (à Paris, Lille, Lyon, Nantes, Strasbourg). Cette étude vise à tester sur 3 200 patients européens hospitalisés pour des formes graves de Covid-19, des traitements. Chaque quart des patients recevra un traitement différent : soit symptomatiques (qui traitent les symptômes, mais pas la maladie elle-même), soit du Remdesivir (cet anti-viral empêche le virus d'adapter son code génétique au malade), soit du Kaletra (utilisé pour les patients séropositifs) ou du Kaletra associé à de l'interféron bêta. Un essai avec la chloroquine, sur un large échantillon de patients, a été ajouté et a débuté lundi 23 mars 2020. Un autre portera sur du plasma de personnes guéries réinjecté à des malades. Les premiers résultats sont attendus début mai.
- Une hémoglobine issue de l'arnicole, un ver marin breton, pourrait être administrée aux patients en détresse respiratoire. "L'hémoglobine de ce vers est capable de transporter 40 fois plus d'oxygène des poumons vers les tissus de l'organisme que l'hémoglobine humaine. De plus, c'est un transporteur d'oxygène universel compatible avec tous les groupes sanguins", a expliqué, dans Le Figaro, Franck Zal, ancien chercheur en biologie marine au CNRS et fondateur de Hémarima, la biotech qui a mis au point cette molécule. Pour certains patients, il faut envisager la mise en place d'une assistance respiratoire extra-corporelle, mais le matériel commence à manquer. Le Pr Bernard Cholley, responsable du service réanimation de l'hôpital européen Gorges-Pompidou à Paris, a estimé : "Nous allons nous trouver réellement dans une grande détresse. Il nous paraît éthique de proposer un traitement de rupture dans un moment où nous n'aurons plus de ressources pour des patients très graves." Le Figaro a rapporté qu'avec "d'autres médecins, il rédige un protocole destiné à obtenir rapidement les autorisations nécessaires pour tester la faisabilité de cette technique sur un petit nombre de patients. "
- Non, mais des travaux sont en cours, une trentaine de start-up et entreprises travaillent à la conception d'un vaccin contre le coronavirus. La société américaine Moderna a commencé un essai clinique de Phase 1 chez l'Homme. "Cette entreprise propose une nouvelle stratégie vaccinale. Elle consiste à injecter directement un ARN [Ndlr : un morceau de patrimoine génétique] synthétique chez l'homme, qui va permettre à l'organisme de produire directement une des protéines du coronavirus. L'objectif est que le patient développe une résistance spécifique au virus, en produisant des anticorps neutralisants contre cette protéine", a expliqué au Figaro Olivier Scwartz, directeur de l'unité virus et immunité à l'Institut Pasteur. Afin de maximiser son efficience Moderna n'a pas réalisé de test sur des souris. Cependant, Olivier Scwartz a estimé qu'il "faudra tout de même entre douze et vingt-quatre mois pour boucler ces essais cliniques chez l'homme."
- La bonne nouvelle, dans la course à l'élaboration d'un vaccin, est que le virus aurait une évolution lente. Andrew Rambaut, biologiste spécialiste de l'évolution moléculaire à l'Université d'Edimbourg, a déclaré dans le magazine Science que le nouveau coronavirus connaissait deux mutations mensuelles : "C'est environ deux à quatre fois plus lent que la grippe", a-t-il commenté. De plus, Peter Thielen, généticien moléculaire à l'université Johns Hopkins a expliqué dans le Washington Post : "À ce stade, le taux de mutation du virus laisse penser que le vaccin développé pour le SRAS-CoV-2 serait un vaccin unique, plutôt qu'un nouveau vaccin chaque année comme le vaccin anti-grippe."
- En France, l'Institut Pasteur a perçu un financement de 4,3 millions d'euros dans le cadre des études à mener sur la maladie. Le protocole mis en place par le professeur Tangy est de développer un vaccin élaboré à partir du virus atténué de la rougeole. Par ailleurs, la Russie a entamé des tests sur des animaux et espère des résultats d'ici juin. La société allemande, CureVac, espère lancer ses premiers tests d'ici juillet et mettre sur le marché un vaccin à l'autonome. Au Japon, la société biopharmaceutique Anges va prochainement tester un vaccin ARN sur des animaux. Enfin, en Chine, un vaccin est en phase d'expérimentation sur 108 sujets humains.
Comment traite-t-on le coronavirus aujourd'hui ?
En l'absence de médicament, un traitement symptomatique est appliqué aux cas bénins. Il s'agit de limiter les effets importuns — maux de tête, maux de gorge, courbatures. Pour cela, les patients peuvent prendre du paracétamol (Doliprane, Dafalgan, Efferalgan) jusqu'à 3g/jour. Samedi 14 mars 2020, le ministère de la Santé a fortement déconseillé la prise d'anti-inflammatoires de type Ibuprofen, aspirine ou cortisone. Les cas les plus graves sont admis dans des unités dédiées en service de réanimation. Les patients sont plongés dans un coma artificiel, ils sont sous assistance respiratoire et suivent souvent des traitements antibiotiques. Ils sont également placés sur le ventre seize heures par jour. Cette position étant une manière de les soulager. Cette prise en charge dure plusieurs semaines.
Selon l'Institut Pasteur, "en l'absence de mesures de contrôle et de prévention, chaque patient infecte entre 2 et 3 personnes". Afin de limiter la propagation du Covid-19, il est donc important de respecter les consignes de restrictions de déplacement instaurées par le gouvernement. L'Institut Pasteur rappelle qu'il faut "s'abstenir de toute sortie non indispensable dans un lieu public" et "éviter tout contact avec des personnes vulnérables (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…)". De plus, "se laver les mains régulièrement, tousser ou éternuer dans votre coude, utiliser des mouchoirs uniques et conserver une distance d'au moins 1,5 mètre avec tout interlocuteur" demeurent des mesures efficaces.
Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, certains se ruent sur des flacons d'huiles essentielles de thym, ravintsara ou encore de tea tree pour booster leurs défenses immunitaires. Le Pr Jean-Louis Montastruc, responsable du centre de Pharmacovigilance et d'information sur le médicament au CHU de Toulouse, décrie le recours à ces essences. Le professeur a vociféré dans La Dépêche : "Il n'y a, à ce jour, aucune preuve clinique sur le fait que certaines huiles essentielles stimuleraient l'immunité ou permettraient de prévenir le COVID-19 ou même de le soigner." Il a continué : "Les huiles essentielles ne sont pas des médicaments et ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. En prévention et en curatif, elles sont inutiles et coûteuses." Cependant, malgré ses réserves, Jean-Louis Montastruc a estimé "qu'il n'a pas de risques majeurs à utiliser les [huiles essentielles], sauf chez les enfants et les sujets épileptiques en raison des risques de convulsion."
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