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Coronavirus et allergies : pourquoi c’est compliqué avec l’arrivée des pollens ? - Sud Ouest

Nez qui coule, éternuements, avec le printemps c’est la saison des pollens et des allergies. Mais en pleine épidémie du coronavirus, certains hésitent à prendre leur traitement par crainte de favoriser l’infection ou redoutent de passer à côté de symptômes de la maladie virale Covid-19.

"Dans l’allergie, il n’y a pas de température, pas de tableau infectieux, pas de fièvre, pas de frissons et généralement les patients n’ont pas non plus de fatigue intense, ni de perte d’odorat comme cela a été signalé dans le Covid-19", explique la Pr Chantal Raherison, présidente de la Société de pneumologie de langue française.

Conseils pratiques

Toutefois "la température peut être un peu biaisée par la prise d’autres médicaments, comme le Doliprane et pour certains patients souffrant d’asthme sévère, la fièvre peut être masquée par la prise de cortisone au long cours. En cas d’essoufflement inhabituel, il faut consulter", dit-elle.

La spécialiste donne des indications pour ceux dont l’allergie à la saison des pollens ou à d’autres allergènes (poussières, acariens, moisissures…) n’a pas forcément été diagnostiquée : "Si on se met à avoir des sifflements expiratoires dans la poitrine, une toux, plutôt sèche, quinteuse, pouvant se manifester la nuit, qui augmente avec le rire, à l’exercice… C’est une manifestation respiratoire de l’allergie souvent améliorée par la Ventoline, un bronchodilatateur".

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 © Crédit photo : Cottereau Fabien

"Le confinement est une période particulière : les personnes qui ont habituellement des allergies aux poils d’animaux, acariens, moisissures, blattes… peuvent voir leurs symptômes d’allergie augmenter du fait de rester enfermées chez elles", relève le Pr Gilles Garcia, pneumologue de l’Association Asthme & Allergies. Cette association (numéro vert 0800 19 20 21) délivre sur son site web des conseils pratiques sur les répercussions du confinement sur l’air que l’on respire chez soi.

Risque "élevé"

Régulièrement à cette période de l’année, c’est le retour des rhinites allergiques – nez bouché, les yeux qui grattent… – et parfois chez certaines personnes asthmatiques allergiques, il peut y avoir un asthme qui va moins bien, avec une toux et l’apparition de crises d’asthme, souligne la Pr Raherison. Les allergiques aux pollens peuvent vérifier la situation dans leur région sur la carte de vigilance des pollens du site du réseau national de surveillance dédié, le RNSA.

Ce dernier a prévenu d’un risque allergique aux pollens de bouleau pour Pâques "élevé à l’ouest" et "très élevé ces prochains jours dans le Nord, le centre et l’est du pays". La rhinite allergique est, normalement, le premier motif de consultation en médecine générale à cette période de l’année, relève la spécialiste. L’asthme allergique est moins fréquent, mais les deux vont souvent de pair.

La carte de vigilance des pollens du site du réseau national de surveillance dédié. Cliquez dessus pour accéder au site dédié.
La carte de vigilance des pollens du site du réseau national de surveillance dédié. Cliquez dessus pour accéder au site dédié.  © Crédit photo : RNSA

900 décès par an liés à l’asthme

Il faut prendre son traitement anti-allergie (antihistaminiques…) pour soulager les symptômes liés à l’exposition aux pollens, avec pour les asthmes allergiques, son traitement de fond (corticoïdes inhalés…), rappellent les spécialistes. Si malgré tout les choses ne vont pas mieux, s’il y a des signes inhabituels, il faut contacter son médecin, téléconsulter. Une femme enceinte allergique et asthmatique peut aussi prendre son traitement. Faire une crise d’asthme pendant la grossesse, comporte "vraiment un risque de manque d’oxygène pour le bébé et de complications", avertit la Pr Raherison.

En cas d’interrogation pour le bébé, il existe un site internet (lecrat.fr) fait par des pharmacologues et des toxicologues avec un volet sur les médicaments pour l’asthme et l’allergie, que les patientes peuvent consulter. La crise d’asthme peut être fatale : "Il y a encore environ 900 décès liés à l’asthme par an en France", indique la pneumologue pour qui "tout patient asthmatique devrait avoir un bilan allergique et tout allergique devrait avoir un bilan respiratoire". "Les asthmatiques doivent s’assurer que leur asthme ne s’aggrave pas", abonde le Pr Garcia. "S’ils constatent un essoufflement ou une gêne respiratoire inhabituels, ils doivent absolument prendre conseil auprès de leur médecin ou recourir à la téléconsultation". 

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